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samedi 27 janvier 2024
Les agriculteurs et les écologistes : un désamour qui ne devrait pas être !
Mise à Jour
1 - La colère des agriculteurs ne devrait pas cibler les écologistes, mais le gouvernement et sa politique agro-industrielle, écrit Hervé Kempf dans l’éditorial de REPORTERRE. « Qui chasse des paysans ? Les écologistes ou le gouvernement ? »
– En 2ème partie, un tableau évocateur du personnage qui tente de représenter l’ensemble des agriculteurs : Arnaud Rousseau, président de la FNSEA mais multicasquette.
Extrait de l’éditorial de REPORTERRE que tout le monde devrait lire avant de dire quoi que ce soit :
Qui a fait passer l’accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande, qui va créer une nouvelle concurrence à l’agriculture européenne ? Les écologistes ou le gouvernement et les partis de droite ? Qui favorise l’accaparement des terres par des sociétés financières, chassant des paysans et développe des pratiques agro-industrielles ? Qui laisse dans l’indifférence les installations paysannes ? Les écologistes ou le gouvernement ?
Qui promeut une agriculture « high-tech », sans paysans ? Les écologistes ou le gouvernement ? Qui favorise l’élevage industriel, multipliant les maladies, telle la grippe aviaire, ruinant les petits éleveurs ? Qui laisse bétonner les terres, chassant les paysans à coups d’entrepôts, d’autoroutes et d’un urbanisme incontrôlé ? Les écologistes ou le gouvernement ? Et qui s’allie depuis des années avec ce gouvernement proche de l’agro-industrie, sinon la FNSEA, présidée par un homme qui, après un cursus à l’European Business School de Paris, a fait carrière dans le négoce, avant de prendre la tête d’une exploitation de 700 hectares ? Croyez-vous, amis paysans, que cet homme défend vos intérêts, ou qu’il défend ceux de l’agro-industrie ?
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2 - Arnaud Rousseau, « pompier pyromane » à la tête de la FNSEA (REPORTERRE du 27 janvier 2024 )
Le syndicat agricole et son président Arnaud Rousseau se positionnent en tête de pont de la mobilisation des paysans. Mais ce riche patron n’est pas le mieux placé pour défendre les manifestants.
Diplômé de l’European Business School de Paris, Arnaud Rousseau, 50 ans, a travaillé pour l’Union nationale des coopératives agricoles et dans le courtage agricole, avant de reprendre l’exploitation familiale en 2002. Avec sa femme, ils cultivent colza, blé, tournesol, betterave, maïs, orge et légumes sur 700 hectares. En comparaison, la taille moyenne des exploitations de céréales et oléoprotéagineux est de 96 hectares en 2020.
« Cela permet à l’exploitation de percevoir près de 170 000 euros d’aides de la PAC [politique agricole commune], environ 243 euros à l’hectare, soit 20 euros de moins que la moyenne de son département, la Seine-et-Marne », écrivait Le Figaro en mars 2023.
Jusqu’à 13 400 euros par mois
À ces revenus agricoles s’ajoutent ceux de la vente d’énergie via l’unité de méthanisation de la société Biogaz du Multien, dont Arnaud Rousseau est le directeur. Et ceux issus de ses responsabilités à la FNSEA. En 2020, une enquête de Mediapart avait révélé que les dirigeants du syndicat se rémunéraient jusqu’à 13 400 euros par mois. Arnaud Rousseau est aussi maire de sa commune, Trocy-en-Multien (Seine-et-Marne), vice-président de la communauté de communes du pays de l’Ourc et vice-président de la Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux (FOP).
« On ne peut pas défendre les agriculteurs et les industriels en même temps »
Mais surtout, Arnaud Rousseau est président du conseil d’administration du groupe alimentaire Avril. Pendant que certains agriculteurs alertent sur leurs conditions salariales (18 % des foyers agricoles vivent sous le seuil de pauvreté en 2018, selon l’Insee), les grands groupes agroalimentaires se portent très bien. Et notamment celui que dirige le patron de la FNSEA.
En 2022, Avril a réalisé des profits records, avec un résultat net à 218 millions d’euros (+45 %) et un chiffre d’affaires historique de 9 milliards d’euros (+32 %).
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