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dimanche 20 octobre 2019

La science s’en mêle ...

Hier, aujourd’hui et demain dans les Pyrénées Ariégeoises

Rencontres avec les scientifiques du Parc Naturel Régional

Deux jours de rencontres, de dialogues et de visites ; c’était à Saint-Girons, Vendredi 18 et Samedi 19 Octobre, salle Max Linder, mais aussi en déambulant dans Saint-Lizier, et enfin en visitant le site du CNRS de Moulis.
Organisé par le PNR avec des scientifiques de tous horizons qui collaborent avec le Parc.
En particulier, la station CNRS expérimentale de Moulis.

Je n’étais pas présent à toutes ces manifestations et parmi celles auxquelles j’ai assisté je ne tiens pas à en faire un panorama exhaustif, bien que l’intérêt ne soit pas moindre ; c’est plutôt un billet de (bonne) humeur que je veux écrire, ce n’est pas tous les jours que l’on rencontre des personnes qui véhiculent l’espoir...
Michel LOREAU, directeur de la station théorique et expérimentale écologique de Moulis, nous a fait une présentation samedi matin sur " Biodiversité et fonctionnement des écosystèmes ".

Ce chercheur du CNRS nous a démontré par A + B, à l’aide de graphes, de courbes, statistiques et équations sur les nombreuses études qu’il a réalisées, a participé ou dirigé, qu’une prairie cultivée (et cela concerne la majorité des surfaces agricoles ariégeoises) en monoculture (Ray grass par exemple), aura non seulement un rendement dans le temps moindre qu’une prairie riche en biodiversité, mais sera moins robuste face à la sécheresse ou des conditions climatiques défavorables (température, luminosité etc...).

Ce graphique montre par exemple que quelque soit les conditions climatiques (de favorable à dure (Harsh)), la productivité de la prairie augmente avec la biodiversité (Species richness), d’où sa robustesse.
Ce graphique montre par exemple que quelque soit les conditions climatiques (de favorable à dure-Harsh), la productivité de la prairie augmente avec la biodiversité (Species richness), d’où sa robustesse.

La biodiversité dans une prairie joue ainsi un facteur essentiel dans l’équilibre et la robustesse de l’ensemble. Autrement dit, plus il y a de plantes différentes, plus l’interaction entre celles-ci permet que l’ensemble se développe de façon harmonieuse et crée un équilibre salutaire qui se traduit par des résultats optimums.

Pour beaucoup d’entre nous, dire cela, c’est une évidence, on enfonce des portes ouvertes, mais là il s’agit de preuves scientifiques, aboutissement de travaux rigoureux, nous ne sommes plus dans la croyance ni l’intuition.

Il faut écouter le discours de la politique agricole depuis les « trente glorieuses » pour se rendre compte de l’importance de ces recherches. Le matraquage des gouvernements successifs était : "l’agriculture intensive est la clef du rendement et de l’agriculture moderne ; seules les semences hyper-sélectionnées par l’INRA doivent être utilisées pour obtenir des résultats toujours plus spectaculaires ...".

Non seulement l’apport d’intrants (engrais azotée, pesticides etc...) toujours plus importants n’est pas une fatalité, mais grâce à la biodiversité, la nature se substituant à ces produits apporte ce que l’ensemble a besoin pour fonctionner au mieux.

Bien sûr il ne s’agit pas de culture de blé, colza ou maïs, les contraintes ici sont différentes et amènent à d’autres solutions, même si, là aussi, les techniques de cultures sont entièrement à revoir.

Dommage, il n’y avait pas dans la salle d’agriculteurs appartenant à la FNSEA pour permettre un débat contradictoire constructif, seul un membre de la Confédération Paysanne a pris la parole pour dire toute son émotion devant un tel changement de paradigme. Sa formation d’agriculteur s’en trouve bouleversée.

La station de Moulis opère depuis quelques années une évolution importante vers des recherches sur la biodiversité et le changement climatique, sans pour cela laisser tomber les animaux cavernicoles et leurs spectaculaires longévités qui ont fait sa réputation ; les deux domaines coexistent mais le premier gagne en importance devant la situation préoccupante de notre planète.


Voir en ligne : communication de Wang Y., Cadotte M.W., Chen Y., Fraser L.H., Zhang Y., Huang F., Luo S., Shi N. & Loreau M. (2019)

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