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samedi 17 février 2018
Les gravières de Saverdun deviennent un problème global. Le député monte au créneau.
Alerte après alerte du CEA et des APNE, on se demande quelle est la raison de l’inaction de la préfecture de l’Ariège vis-à-vis de la nappe alluviale !
En 2018, il n’a jamais autant plu en hiver et pourtant la nappe phréatique baisse. Comment le sait-on ? Eh bien par la présence de piézomètres qui cernent l’emplacement des gravières de la plaine de Saverdun.
De plus l’état chimique des eaux souterraines se dégrade encore avec
l’apparition de nouveaux polluants : nickel, chrome,...en plus d’autres métaux
provenant des remblais par décharge dans les eaux... Comment le sait-on ? Eh bien, là aussi grâce aux prélèvements et analyse de l’eau par les services départementaux que la préfecture a gardé sous le coude depuis le mois de novembre 2017. Ignorant peut-être que des familles proches utilisent les puits de cette nappe pour leur consommation domestique ? Et éviter de les indemniser ou de les collecter aux réseaux d’alimentation proches ?
Devant cette incurie de l’administration locale, le CEA a décidé de s’adresser au ministre de l’environnement. Le contenu de la lettre est au bas de cet article.
De même, une pétition recueillant plus de 9500 signatures confirme l’augmentation de l’inquiétude des citoyens devant cette folie de pollution de la nappe par des carriers à la courte vue. Le ministre Michel Larive en a été dernièrement le témoin.
URGENT : une pétition pour sauver la nappe phréatique va être déposée prochainement à la préfecture. SIGNEZ-là avant son dépôt.
https://www.mesopinions.com/petition/sante/nappe-preatique-danger-sauvons-nos-generations/29288
Le député de l’Ariège Michel Larive juge la situation de la plaine de Saverdun-Montaut préoccupante et demande un moratoire. Voir article de LDDM ci-contre.
Lettre du Comité Ecologique Ariégeois au ministre :
Objet : demande d’arrêt de l’enfouissement de matériaux « dits inertes » dans la nappe phréatique de la Basse Ariège pour raisons sanitaires et environnementales,
Monsieur le ministre ,
Nous venons faire appel à votre autorité politique et vous demandons d’intervenir auprès des services de l’État pour faire cesser le dépôt de matériaux du BTP directement dans la nappe phréatique de la zone des villes de Saverdun - Le Vernet d’Ariège (Ariège – 09).
Ces remblaiements industriels, d’une part bloquent le flux de la nappe vers Saverdun et Toulouse et d’autre part polluent l’eau souterraine.
Ces remblaiements, d’une masse prévue au total de 14 millions de tonnes par les entreprises Denjean et Malet, provoquent aux alentours des dépérissements de la ripisylve de la rivière Ariège (Natura 2000) et surtout une pollution des puits utilisés par des riverains pour leur consommation domestique, vu qu’ils ne sont pas collectés à la distribution communale d’eau potable.
De même, nous sommes alertés par des arboriculteurs de cette plaine qui voient leur arbres manquer d’eau et qui n’ont même pas assez de réserve dans leurs puits pour l’aspersion anti-gel de printemps.
Nous ne pouvons concevoir, qu’en 2018, contrairement aux pratiques vertueuses de recyclage des matériaux issus du BTP dans d’autres départements, en Ariège on pollue encore la nappe phréatique par des enfouissements mal contrôlés et remplis de produits qui ne devraient pas s’y trouver : amiante, goudrons, ferrailles, bétons contenant des adjuvants très toxiques, etc .
Cela fait des années que notre association tire la sonnette d’alarme auprès des élus, de l’administration départementale, régionale et d’État, jusqu’auprès des tribunaux qui n’ont pas pu, jusqu’à maintenant, empêcher ces pratiques mortifères à cause d’arguments juridiques encore malheureusement favorables aux pollutions en tout genre.
Nous sommes d’autant plus inquiets que les autorisations préfectorales vont permettre ces gravières jusqu’à 1000 ha aux dépends des terres agricoles, de la réserve hydrique de la nappe alluviale et de son bon état sanitaire. Une photo jointe permet de comprendre pourquoi l’eau de la nappe se pollue au fil du temps. Des analyses précises (que nous pouvons présenter) de plusieurs piézomètres en aval des gravières en témoignent.
Nous vous demandons d’intervenir pour qu’au minimum ces déchets du BTP soient stockés (et non enfouis) à l’air libre pour être recomposés et recyclés comme le préconisent les ministères de l’environnement et de l’industrie.
Nous soutenons également les habitants de cette zone qui, alors qu’ils ne sont pas alimentés par l’eau potable communale, voient la ressource en eau de leur puits se tarir périodiquement et devenir impropre à la consommation quotidienne par des pollutions bactériennes.
Nous précisons en outre que contrairement à ce que prévoient les AP de l’Ariège, au moins un des carriers ne respecte pas le quota de transport des matériaux de 50 % par le ferroutage. On se demande à quoi servent les services de l’État devant tant de négligence et de pratiques nocives non conformes aux Arrêtés qui étaient sensés contenir leur dérive.
Nous vous prions d’agréer, monsieur le Ministre de l’Environnement, l’expression de notre plus profond respect.
Fait à Serres sur Arget le 25 janvier 2018
Voir en ligne : Depuis 5 ans on ne cesse d’alerter sur les risques liés aux gravières