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lundi 8 mars 2021

Santé environnementale : la prévention, notamment des cancers, est complètement éludée par le gouvernement

Un collectif d’associations et de professionnels pointe l’absence de volet santé environnementale dans la stratégie cancers. Parmi eux, le cardiologue Pierre Souvet, président de l’Association Santé Environnement France. Entretien avec Actu-environnement

Ces extraits sont issus de l’article du media en ligne ACTU-ENVIRONNEMENT : https://www.actu-environnement.com/ae/news/sante-environnementale-interview-pierre-souvet-37160.php4
Vu l’importance du contenu, nous vous invitons à vous y référer pour une lecture complète.

Actu-Environnement : Le Gouvernement a présenté début février une nouvelle stratégie contre le cancer. Prend-elle correctement en compte les risques ?

Pierre Souvet  : Il y a des choses sur les facteurs individuels mais rien sur les facteurs collectifs. Or, la pollution environnementale est un facteur de risques : de cancers, de maladies cardio-vasculaires ou pulmonaires notamment. Que vous fumiez est un facteur de risque mais le fait d’être exposé à la pollution de l’air en est un autre. L’expérience de Tokyo, qui a décidé en 2000 de réduire la pollution aux particules, est extraordinaire. Après l’interdiction du diesel en ville, la pollution particulaire a baissé de 44 %. La mortalité par cancer du poumon a baissé de 4,9 %, la mortalité pulmonaire de 22 % et la mortalité cardio-vasculaire de plus de 10 %. Je n’ai pas de médicament capable de réduire une mortalité à ce point. Il faut donc traiter les facteurs de risques environnementaux comme les facteurs individuels.

AE : Quels sont les facteurs de risques environnementaux ?

PS : Les trois grands facteurs sont la pollution de l’air, les pesticides et les perturbateurs endocriniens, sachant qu’il y a des liens croisés entre eux. Il y a aussi les risques émergents : ondes électromagnétiques, nanoparticules, polluants persistants, problèmes liés au changement climatique..........................................

AE : Quels sont les inconvénients liés à l’absence de prise en compte des risques collectifs ?

PS  : Pour une vraie politique de prévention, il faut aussi prendre en compte ces facteurs de risques et ne pas seulement dire « il ne faut pas fumer ». .......................................................................Seulement 1 à 2 % du budget santé de la France est consacré à la prévention. Il y a moins d’un équivalent temps plein dédié à la santé environnementale au ministère de la Santé. .........................

AE : Comment expliquez-vous que les pouvoirs publics ne donnent pas à la prévention l’importance qu’elle devrait avoir ?

PS : Je ne l’explique pas. On est en inadéquation total entre les enjeux et les moyens. ....................................... Il est clair que des lobbys ont freiné l’évolution. Mais il y a maintenant une prise de conscience, notamment des villes, sur le sujet. .............................................

AE : Le défaut d’action des pouvoirs publics ne vient-il pas du manque d’information ?

PS : Il y a deux ans, nous avons demandé avec le Criigen à la ministre de la Santé de généraliser et de territorialiser les registres du cancer. Il n’existe qu’une vingtaine de registres et, curieusement, il n’y en a pas dans les grandes villes. Les risques ne sont pas les mêmes dans un bassin industriel que dans une zone agricole ou urbaine. La ministre a répondu que les registres n’étaient pas conçus pour être des outils d’alerte ou d’action, et qu’ils n’étaient pas non plus conçus à des fins de surveillance. Comment faire une politique de santé publique sans données ?................................

AE : Ce défaut de données explique-t-il l’absence d’actions sur des zones où les cancers pédiatriques se sont multipliés comme à Sainte-Pazanne en Loire-Atlantique ?

PS : Oui, on réagit mal et trop tard. Ça fait des années que le problème a été signalé dans cette zone. Les pouvoirs publics ont élargi le territoire pour que le pourcentage de cancers paraisse moins important. Il y a pourtant un vrai problème.........................

AE : Comment peut-on territorialiser la santé environnementale ?

PS : Il faut donner la compétence aux collectivités locales. Cela permettra de faire des diagnostics territoriaux santé-environnement. ..................................................

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