Comité Écologique Ariégeois

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vendredi 5 juillet 2019

Un dérochement de brebis en Ariège revu et corrigé par La Dépêche du Midi …

Mercredi 26 Juin dans la matinée, estive du Senard, commune d’Aston :
Un nuage de vautours alerte le berger présent dans la cabane au bas de l’estive à une heure de marche du lieu du drame : environ 250 brebis ont déroché et sont une aubaine pour les charognards.

«  Il n’y a pas eu d’orage et aucun chien errant dans les parages  » le coupable est vite désigné : il s’agit de l’ours, c’est la deuxième fois en 14 ans que cela se produit, exactement au même endroit !
Philippe Lacube, président de la chambre d’agriculture de l’Ariège est sur place depuis le matin, l’ONCFS, chargé des constats en pareil circonstance y sera dans la soirée avec Mme la préfète.
Suivent des commentaires sur l’impossibilité de la cohabitation des brebis et de l’ours, Henri Nayrou «  Tout cela va mal finir  » et d’Alain Naudy (Président de la Comcom de la Haute-Ariège) «   Nous nous sentons bafoués au plus profond de nous-mêmes   ».
Le lendemain matin, interview de Franck Watts, administrateur au sein du syndicat des ovins «   On n’a jamais cohabité avec l’ours   ».

En fin d’après-midi nouvel article confirmant par la préfecture la responsabilité de l’ours dans ce dérochement. Philippe Lacube, toujours lui, ayant photographié des traces d’ours à proximité du drame.

Le lendemain, 28 Juin, 2 nouveaux articles :
Le monde de la montagne vent debout contre l’ours.
Ph. Lacube : « Déjà 30 attaques de plus qu’en 2018 ».

Voilà comment la Dépêche du Midi a couvert ce (triste) événement.
Pas un mot pour présenter et analyser les méthodes qui permettraient d’éviter ce genre d’accident en décourageant les prédations (chiens Patou, parcage électrifié la nuit, présence permanente de bergers …).

Hors, c’est justement là le problème, cette estive n’avait pas mis en œuvre ces mesures de protections (proposées et financées de 80 à 100 % par l’État) …

Pourquoi ? Se protéger des grands prédateurs c’est reconnaître et accepter leur présence, ce que nombre d’éleveurs se refusent ( "la cohabitation ours-brebis est impossible" ...!).

Du coup la prédation a hélas tendance à augmenter depuis quelques années dans le département alors qu’il serait possible de la maintenir à un niveau bien inférieur aux autres causes de mortalité de brebis en estive (chiens errant, orages, maladie …).

Entendons-nous bien. Nous sommes désolés et solidaires vis-à-vis des éleveurs touchés par ce dérochement et face aux difficultés rencontrées. Nous œuvrons pour qu’une cohabitation élevage – grands prédateurs se mette en place rapidement et efficacement.
Le monde du pastoralisme peut résoudre ses problèmes avec l’aide de l’État, ce n’est pas l’objet de cet article.
Par contre, que la Dépêche du Midi, organe de presse en situation de quasi monopole en Ariège s’exprime exclusivement contre la réintroduction de l’ours et contre sa cohabitation avec le pastoralisme est un véritable bourrage de crâne qui doit être dénoncé. Ce n’est pas ainsi que l’on fera évoluer la situation, ce n’est pas ainsi que l’on calmera les passions induites par ce dossier, ce n’est pas ainsi qu’un débat démocratique s’instaure.
La Dépêche du Midi ne fait qu’attiser les haines et radicaliser les positions, c’est bien triste pour l’environnement et pour l’Ariège !
Ce que la Dépêche du Midi ne nous dit pas :
En dehors de l’absence d’information sur la protection des troupeaux au sein de cette estive, la Dépêche du midi n’a pas rendu compte correctement de la venue sur place de Mme la préfète, un homme armé, fusil chargé, était sur place en sa présence et celle du commandant de gendarmerie montés sur les lieux en hélicoptère, sans que ces autorités n’interviennent pour lui retirer son arme ... Enfin, nous ne savons toujours pas si la présence de l’ours a été prouvée et, si oui, sur la base de quels indices. Nous sommes dans l’attente de lire les éléments du constat ONCFS que nous avons demandés.
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Voir en ligne : https://www.ladepeche.fr/2019/06/28...

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