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samedi 23 octobre 2021
La décroissance, on en parle ?
Le thème de la décroissance est vieux de quelques dizaines d’années. Quelques sourires critiques condescendants accompagnaient ceux qui en parlaient en ce temps-là. Et on passait notre chemin...
Alors qu’est-ce qui fait que maintenant les censeurs d’antan ne rient plus ? Serait-ce que ... ben ça y est on y est ! Chacun d’entre nous est maintenant face à une réalité pas aimable à regarder... Chacun à l’habitude à son niveau, de se demander comment gagner plus, comment s’étendre davantage, avoir plus, plus, plus ... Et ce n’est PLUS possible.
Pour avoir une idée de cette démarche de décroissance, sachons qu’elle a son journal mensuel publié à 20 000 exemplaires dont 13 000 en kiosque : LA DÉCROISSANCE, édité par l’association "Casseurs de pub".Mais aussi par plusieurs autres organismes et publications dont la plus ancienne est S !lence.
Elle a aussi ses représentants médiatiques comme Delphine Batho "nouvelle mouture" qui s’est engagée dernièrement sur ce créneau/credo : « La croissance est l’indice de destruction de la nature, donc incompatible avec l’écologie ».
Existe même un Parti pour la décroissance fondé le 8 avril 2006 à Dijon par Vincent Cheynet, Bruno Clémentin et Yves Scaviner. Il vise à « devenir un contre-pouvoir aux politiques menées actuellement » et à « rétablir l’esprit critique » des citoyens français. Il a été fondé par des membres de l’association de réflexion sur l’écologie politique Écolo et des auteurs du périodique La Décroissance. Sa représentation électorale est infime (10 352 suffages en 2019 aux Européennes.
Mentionnons également le Mouvement les Objecteurs de croissance qui sont présents dans plus de 40 circonscriptions aux élections législatives de juin 2012.
Qu’est-ce donc que cette idée de décroissance ?
Pour wikipedia, la décroissance est un concept à la fois politique, économique et social qui prône la réduction de la consommation. Né dans les années 1970, il s’appuie sur l’idée que la croissance économique (mesurée par des macro-indicateurs tels que le produit intérieur brut (PIB) ou le niveau de population) ne garantit pas (voire contrecarre) l’amélioration des conditions de vie de l’humanité.
Selon les acteurs du mouvement de la décroissance, le processus d’industrialisation a trois conséquences négatives : des dysfonctionnements de l’économie (chômage de masse, précarité, etc.), l’aliénation au travail (stress, harcèlement moral, multiplication des accidents, etc.) et la pollution, responsable de la détérioration des écosystèmes et de la disparition de milliers d’espèces animales. L’action de l’homme sur la planète a fait entrer celle-ci dans ce que certains scientifiques considèrent comme une nouvelle époque géologique, appelée l’Anthropocène (qui aurait succédé à l’Holocène), et cette action menacerait l’espèce humaine elle-même. L’objectif de la décroissance est de cesser de faire de la croissance un objectif.
Seulement ce terme terrifie les dirigeants politiques, industriels, commerciaux et même les simples citoyens auxquels on a fait croire que seule la croissance et le PIB sont le salut pour tous ! A force de matraquer ces termes évidemment...
Alors, d’une part on sait très bien qu’on ne peut plus pousser matériellement la croissance économique : "Une croissance illimitée dans un monde limité est une absurdité" déclare opportunément le Parti de la décroissance.
Certains, dont beaucoup d’Écolos encartés avancent l’adjectif de « soutenable » souvent accolé au mot « décroissance » afin de mieux le faire apparaître comme l’alternative au concept du développement durable, terme qui bénéficie d’une plus grande reconnaissance auprès de la classe politique et des industriels mais que beaucoup de décroissants qualifient de « faux ami », d’« imposture », tandis que d’autres considèrent simplement qu’il est trop tard pour le mettre en œuvre.
REPORTERRE vient de mettre en ligne la tribune du collectif Passerelle situé aux portes de la ville de Pau. Ce collectif affirme : La croissance économique n’a pas permis à tout le monde de manger et elle ravage la planète. La décroissance est une nécessité et seuls les privilégiés ont quelque chose à y perdre. Les victimes du capitalisme verront en revanche leur sort s’améliorer et leurs besoins mieux satisfaits.
Mais comment ? « Plafonner l’accumulation de la richesse. Simplifier les besoins. Décentraliser le pouvoir au profit des citoyens. » La décroissance, c’est la sécurité énoncent-ils.
La décroissance pourrait procurer plus de pouvoirs et de services aux plus pauvres, mais elle va surtout leur offrir la sécurité. Au lieu de l’incertitude du lendemain, la prévisibilité de l’avenir… pour des dizaines de générations.
Vouloir la décroissance signifie vouloir respirer un air qui ne rende pas malade, se baigner dans la rivière en bas de chez soi, manger à sa faim sans avoir à travailler comme un esclave, pouvoir décider de son propre chemin sans voler autrui ni saccager l’environnement.
Au lieu de la privation des nécessités réelles et de la frustration des désirs artificiels, la satisfaction des besoins authentiques. Dont font partie la liberté sans brutalité, le loisir sans exploitation et l’autonomie sans égoïsme.
Vous allez dire, c’est plus vite dit que fait... Certainement et les voies pour y arriver ne sont pas inscrites dans un mode d’emploi. Mais ce qui est certain c’est que les objectifs humains de la décroissance sont appréciables et justes socialement. Que la terre/planète encaisse de plus en plus de malversations écologiques et que les intentions de tous les pays est de saccager encore plus pour extirper la dernière goutte de profit possible. Et ça on n’en veut plus !
Si, déjà, une majorité d’humains sur la terre creusaient cette idée de comment arriver à une décroissance matérielle réelle pour que chacun ait son espace vital, ses besoins essentiels raisonnables assurés, sa liberté de penser, de se déplacer, de s’organiser, de créer, reconnue...
C’est en pensant aux choses importantes qu’elles arrivent à se concrétiser. Tous ensemble.
Et ne vous laissez pas endormir par les télés (même documentaires qui sont souvent trafiqués pour raconter une autre histoire que la réalité filmée) et les journaux complaisants et inféodés à l’argent de l’État.
Cet article peut favoriser la réflexion et l’action de chacun d’entre vous/nous sur ce sujet. Le forum ci-dessous vous est offert pour cela...