Accueil > Actions > Energie > Le nucléaire > Déchets nucléaires : dans les médias souvent des "info-pubs" payées par l’ANDRA
lundi 21 janvier 2019
Déchets nucléaires : dans les médias souvent des "info-pubs" payées par l’ANDRA
Une info soulevée et enquêtée par Raphaël Goument (Reporterre)
Pour rendre acceptable le projet Cigéo d’enfouissement des déchets nucléaires, l’Agence nationale des déchets radioactifs porte une attention particulière au travail des consciences, notamment des plus jeunes. Avec l’aide – rémunérée – de médias et de youtubeurs.
..................................... extrait de l’article de REPORTERRE :
L’ANDRA [1] a fait appel à la revue Usbek & Rica pour créer son propre média en ligne, appelé Les Arpenteurs, « le média des générations futures », lancé en 2015... [2]
.....................................................................................................................
Une autre entreprise s’est positionnée sur cette niche de la communication sponsorisée, le groupe Playbac. La société édite de petits quiz, « les Incollables », sous forme d’éventails questions-réponses mais aussi la plupart des quotidiens pour enfants en circulation dans l’Hexagone : L’Actu (pour les ados), Le Petit Quotidien (6 à 10 ans), Mon Quotidien (10 à 14 ans), et propose aux entreprises de « collaborer » sur des numéros spéciaux qui seront ensuite envoyés à tous les abonnés.
Dès 2010, un numéro spécial de L’Actu, titre destiné aux plus de 14 ans, a été conçu avec l’agence ANDRA. Puis un autre en octobre 2017. À chaque fois, une flopée de messages orientés influence des enfants pas toujours conscients de ce qu’ils ont entre les mains. Florilège de l’édition 2017 : « Aujourd’hui, la radioactivité est utilisée au quotidien par l’homme », ou encore « La radioactivité est partout, présente naturellement dans le sol, dans l’eau, et même dans notre corps. » Et puis, concernant le projet Cigéo : « Des études scientifiques sont menées pour s’assurer que Cigéo restera sûr face à n’importe quel phénomène » ; « Tous les scénarios, même les plus invraisemblables, ont été envisagés ». Même propagande orientée dans la précédente édition de 2010 : « Nous avons imaginé tous les scénarios possibles pour vérifier que la population et l’environnement ne seront jamais en danger », « Phénomène naturel, la radioactivité est présente partout : roches, végétaux, air et espace… Même notre corps est légèrement radioactif ! » Pour s’assurer que les messages sont bien passés, pas d’interro écrite, mais un petit quizz en dernière page…
Dans ces contenus, un travail de sape qui vise à banaliser l’atome, son usage, ses déchets. L’expert indépendant Bernard Laponche, opposé à Cigéo, ne mâche pas ses mots en parcourant les pages : « C’est difficile de détecter des erreurs. C’est bien fait, aucune phrase n’est scientifiquement fausse, mais c’est clairement de la publicité. » Une zone grise assumée par Playbac : « Notre mission est de permettre une communication par l’information, nous explique par courriel Marina Duprez, chargée des partenariats. Le financement d’une information ne la rend ni fausse ni mauvaise si elle reste objective. » (sic !)
......................................................................................................................
Tout l’article dans le lien donné ici
Voir en ligne : L’article entier de REPORTERRE
[1] Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs
[2] Principaux piliers de cette stratégie : la revue Usbek & Rica, le groupe de presse Playbac ou encore l’éditeur d’une infolettre de vulgarisation, Sciencetips. Leur point commun ? Réinventer le publireportage, c’est-à-dire proposer à leurs clients de diffuser des messages ciblés à mi-chemin entre communication et information, dans des supports allant de la lettre d’information scientifique jusqu’à des médias dédiés. Dans ces eaux troubles, la déontologie ne semble pas prioritaire.