Comité Écologique Ariégeois

Association départementale agréée de protection de l'environnement en Ariège

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mercredi 5 décembre 2012

CDNPS du 4 décembre 2012

Carrière de Péreille

renouvellement d’autorisation

Péreille et Raissac : Renouvellement d’autorisation d’exploitation d’une carrière de roche calcaire par la société Rescannière, filiale de VINCI.
La CDNPS réuni le 4 décembre 2012 dans sa formation « carrières » a approuvé avec une voix contre (CEA), cinq voix pour (trois carriers, BTP, DREAL et DDT) et deux voix consultatives pour les maires de Raissac et de Péreille le renouvellement de l’autorisation d’exploiter la carrière des Gargantes.

A l’origine, il y a 30 ans, cette carrière fut ouverte pour fournir les blocs de pierre pour la construction du barrage de Montbel (il est intéressant de voir jusqu’où nous mène l’irrigation des cultures de maïs.)

Dès le début les habitants, le CEA et l’Architecte de Bâtiments de France (ABF) manifestèrent leur opposition. C’est qu’à Péreille d’en bas, non loin de la carrière, existe une très jolie petite chapelle romane.

Par « chance » un éperon rocheux s’était glissé entre la montagne éventrée par la carrière et la chapelle ce qui sauva les apparences. L’ABF de l’époque, M. Augot, exigea que cet éperon soit préservé et offrit à la chapelle le statut de site inscrit à la protection du patrimoine bâti.
Rien n’y fit. L’appétit « gargantuesque » du carrier fit disparaître l’éperon protecteur et alerté par lABF et les habitants l’administration fit la sourde oreille (les tirs de mine ça rend sourd, c’est connu, les habitants de Péreille d’en bas en savent quelque chose).

Au fil des années déboulent des ZNIEFF I et II, une APPB (Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope) à 300m, un site Natura2000 (à 1600m de là, d’accord) et un classement de la chapelle, ce qui l’entoure d’un périmètre de protection de 500m où toute modification des immeubles (maisons mais aussi terrains) doit obtenir l’autorisation de l’Architecte des Bâtiments de France. Vous allez nous dire : génial, là c’est gagné. Ben, c’est loupé. Ce qui vaut pour les habitants de Péreille, le carrier, lui, s’en fiche. L’ABF doit donner un avis conforme (il faudra un jour qu’il nous explique ce que c’est). Il nous semble avoir compris que son avis doit être conforme à ce que lui impose sa hiérarchie, donc le préfet ou plus haut encore (n’oubliez pas qu’on a affaire à VINCI).

Donc voila, pendant trente ans les tirs de mines ont ébranlé les maisons, les poussières ont recouverts les alentours et les camions ont défoncé la D10. Tout ça dans le magnifique paysage sauvage et naturel des gorges de Péreille.

Mais en 2012, fin de l’autorisation. Les 30 ans sont passés. Du côté des habitants de Péreille d’en bas et des falaises dans les gorges on ose espérer un peu. Pas longtemps.

Voir le document joint : Collectif et EUP 2012.

Une demande de renouvellement d’autorisation d’exploitation est déposée.
Une enquête d’utilité publique est organisée.
Un gros dossier avec une étude d’impact fabriqué par le cabinet ECTARE, fidèle allié des carriers, qui conclut à l’inexistence de toutes nuisances possibles et imaginaires (on exagère à peine), oublie au passage la présence en bordure de carrière du Lézard hispanique, espèce déterminante ZNIEFF qui a leur a été signalé par une adhérente de l’ANA, oublie la présence du Grand Duc nicheur dans les gorges et prétendent que la campanule protégé qui pousse à l’intérieur de la carrière n’y pousse que grâce à la carrière. Les graines, donc d’autres plants, devaient être déjà là avant que la carrière ne les détruise...

Voir le document joint : Etude d’Impact 2012 par ECTARE

M. Prat de la DREAL (anciennement la DRIRE) en groupe de travail pour la révision du SDC et le commissaire enquêteur à la fin de l’enquête nous ont semblé assez hésitants quant au renouvellement de l’autorisation.

Puis rapidement le ton a changé. Le rapport du CE a balayé vigoureusement tous les arguments opposés sous la table pour donner un avis favorable.

Voir le document joint : Rapport du Commissaire Enquêteur partie 1
Voir le document joint : Rapport du Commissaire Enquêteur partie 2

Pour la réunion de la CDNPS le CEA a proposé en accord avec les habitants de Péreille un texte de compromis permettant l’exploitation sur cinq à dix ans au maximum pendant lesquels un autre site de carrière serait ouvert dans une zone à faibles enjeux naturels et patrimoniaux.

Voir l’article : Compromis pour la carrière de Péreille

Le jour de la réunion le représentant du CEA était le seul membre titulaire de la société civile non partie prenante du projet. Il a été très surpris par la quasi-absence de discussion. Il lui a semblé que la décision avait déjà été prise à un niveau bien plus haut, que tout échange d’arguments, de discussions voire de négociation étant de toute façon inutile, il fallait en arriver au plus vite à un vote d’apparence (presque un peu honteusement...). L’ABF (Architecte de Bâtiments de France), ayant émis un avis « très réservé », n’était pas présent. Les maires de Péreille et de Raissac ayant une voix consultative ont voté pour en commun avec la DDT, la DREAL et les deux carriers et le représentant du BTP.

Voilà ! Ceux de Péreille d’en bas et des falaises en prennent pour 30 ans de plus au minimum (avec la surface autorisée et à volume annuel extrait constant il reste assez de cailloux pour encore 90 années). La seule petite avancée consiste à ce que grâce à la mobilisation le carrier sera visiblement obligé d’améliorer sérieusement sa technique de tirs de mines. Et encore. Une fois l’autorisation obtenue et vu les faibles moyens de l’Etat pour faire respecter les arrêtés, le pire reste à craindre.

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