Comité Écologique Ariégeois

Association départementale agréée de protection de l'environnement en Ariège

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dimanche 13 janvier 2013

Ne restons pas de marbre

La carrière d’Estours

Son histoire

Il était une fois.......

Le ruisseau d'EstoursAu fond de la belle et sauvage vallée d’Estours qui mène au Mont Valier, à quelques lieues au sud de Seix dormait une petite carrière de marbre vert. Les derniers coups de pioche, les derniers traits de scie au fil de fer diamantée, les derniers couples de bœufs qui descendaient les gros blocs vers la scierie de marbre à Seix (aujourd’hui la maison du haut Salat et cinéma de Seix) se sont tus dans les années 1976.

Depuis la nature a patiemment recolonisé les rochers nus. Même les vieux fûts rouillés et les morceaux de ferraille ont retrouvé un air naturel.
Mais le marbre, ah ! ça sent le luxe, le gain. Même que les auges à cochon étaient taillées dans ce marbre vert. C’est normal, ces bêtes bouffent le bois des auges où on leur sert la « soupe ». Alors qu’avec le marbre ils se cassent les dents.

Vue généraleUn jour la société des marbres et granulats de St. Béat en Haute Garonne s’est aperçu que ce marbre vert pourrait lui servir pour colorer des crépis et enduits pour maisons.
Quelques esprits décidément à contre-courant de l’air du temps, comme par hasard adhérents au CEA, ont porté des morceaux de marbre provenant d’Estours et du Pont de la Taule au préfet. Ils se ressemblaient tellement qu’ils ne se souvenaient plus d’où ils provenaient. Le but était de démontrer que le même marbre existait au bord de la route départementale et qu’il n’y avait pas besoin de saccager un coin sauvage et magnifique. (Allez-y un jour gris de bruine. Si vous avez lu le Seigneur des anneaux de Tolkien juste avant, vous y rencontrerez des Trolls ; juré !)

Le préfet (ils changent tous les deux ans et ça ne s’améliore pas), touché par les cailloux a refusé l’autorisation d’ouverture de la carrière.

La nature reprend ses droits
Vieux restes de l’ancienne exploitation et la reconquête par le vivant.

Pendant quelques années les petites fleurs et les petites bêtes ont pu continuer à vaquer à leurs affaires en paix sans être dérangés par les randonneurs qui passaient presque à la verticale sur le GR10 en dessous d’eux.
En 2006 un sous-traitant en travaux de carrières, poussé par M. Barbizan et le maire de Seix de l’époque, M. Laffont, crée la société Marbelstone of Pyrénées avec le but d’exploiter le « fameux » marbre vert d’Estours par blocs. Le roi du Maroc serait un client. Excusez du peu.
Cette fois le préfet avait changé. Rien n’y fit. Tout nos arguments, et on n’y a pas été avec le dos de la pelle, furent balayés d’un revers de veste préfectorale.

En 2007 les travaux ont commencé. Rien de ce qui avait été fixé dans l’arrêté préfectoral n’a été respecté. M. Prat, de la Drire, alerté par nous sur ces dysfonctionnements, a débarqué dans la voiture de M. Barbizan, le promoteur de la carrière. Nous avons payé un huissier pour faire les constats (en petits souliers de ville, dans les pentes de la vallée d’Estours il a fallu qu’on le rattrape par le bras, tellement il avait tendance a partir tout seul).

Ce qui n’est plus

Nous avons porté l’arrêté préfectoral devant le tribunal administratif et avons été débouté. Une étude d’impact inconsistante et de complaisance, plus quelques modifications douteuses du POS de la commune de Seix, les ZNIEFFs, ZICO et autre Natura2000 n’ont pas fait le poids. Les cailloux qui ont dévalé sur le GR10 en contrebas n’ont heureusement pas rencontré de randonneurs.
Bon, passons.

Depuis mai 2012, l’autorisation a expiré. Déjà en 2011 les travaux étaient arrêtés. M. Prat m’a dit qu’il y aurait éventuellement une nouvelle demande d’exploitation en souterrain comme le prévoyait le phasage.
On attend. Entre la friche industrielle et la continuation de l’exploitation on se demande ce qui est le moins pire. En attendant les petites bêtes et les petites plantes se préparent à revenir. C’est sûr, au final, ce sont elles qui seront les plus fortes.


Alors qu’on appréhende la réouverture de cette carrière dans un proche avenir, il est utile de lire le témoignage d’un habitant de Seix voisin de la route qui mène à la carrière :




Portfolio

  • Septembre 2012
  • La vallée d'Estours
  • Avant le décapage du carreau de la mine
  • Un bloc de marbre bien habillé.
  • Vieux buis

Messages

  • bonjour ;
    je lis sur ce dossier que cette carrière est encore en action, mais fait parler au niveau de son maintien ;
    je suis descendant d ’ employés de cette entreprise sise à estours ;
    en effet je suis issu des familles : Gaston bonhomme ; Coumes, Rieu ;
    qui y ont travaillé les années 1900 suivant des messages oraux !!! si des personnes agréables pouvaient m ’ informer, cela m ’ intéresserait fortement
    Avec mes remerciements ;
    salutations sincères , pierre ;

  • votre expose est des plus intéressant et je comprends votre angoisse concernant l ecologie et l exploitation de carriere de pierre et marbre sur notre territoire .essaye cependant de prendre en compte que la pierre de taille est sans doute le matériaux ayant le moins d impact sur l environnement si toute fois il n est pas exploite de manière inconsidéré mais les nouvelles regles d impact sur l environnement empeche l acces a toute exploitation artisanal ne serait ce que par l engagement financier que cela implique .un peu de bon sens ne serait pas de trop a l epoque actuel , des myriades de fonctionnaire pourrait employer leur temps a nous aider et a mettre en avant nos savoir ancestraux tout en nous guidant pour une meilleurs compréhension et une meilleurs utilisation de produits qui me semble t il sont partout sous nos pieds
    en esperant une reponse ou du moins un congact je vous prie d agreer mes salutations les plus respectueuses

    • Merci de votre message,

      Pour les carrières de marbre, il est vrai qu’elles ne sont pas des activités des plus polluantes - apparemment. Sauf que les poids lourds défoncent les petites routes de montagne, passent les ruisseaux à gué à cause de l’étroitesse des ponts, que les machines postées dans les carrières polluent les terrains et les cours d’au sans vraiment des protections drastiques (quels fonctionnaires vont monter pour vérifier l’état des chantiers ?)
      Nous regrettons en tout cas que les communes impliquées votent des subventions déséquilibrantes budgétairement pour une activité industrielle dont elles ne profitent même pas.

  • Bonjour,
    J’ai un passe temps qui est la sculpture sur pierre essentiellement, et je suis à la recherche de marbres verts.
    Celui d’Estours m’intéresserait.
    Pouvez-vous me dire s’il serait possible d’aller dans l’ancienne carrière pour prendre quelques blocs.
    Merci de votre réponse.
    Bien cordialement
    Pierre Francou
    06 32 64 43 22

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