Accueil > Ailleurs > Dominique Masset, porte-étendard de la lutte anti-glyphosate
mercredi 2 janvier 2019
Dominique Masset, porte-étendard de la lutte anti-glyphosate
La dépêche du midi, dans le cadre "Les Ariégeois de l’année", a choisi Dominique Masset dans la rubrique Environnement, voici pourquoi, d’après un article de Laurent Gauthey :
« Militant multicartes », comme il se définit lui-même, Dominique Masset incarne le mouvement de lutte contre le glyphosate, né en Ariège, qui fait tache d’huile dans 55 départements.
Lorsque son téléphone sonne, ce vendredi matin, juste avant Noël, Dominique Masset peine à trouver ses mots. Un coup de fatigue. Rien d’étonnant : à 3 h 30, son réveil a sonné, et, aux premières heures de la journée, il se trouvait à Toulouse, pour assister au premier dépistage de glyphosate dans la Ville Rose. Une cinquantaine de volontaires ont accepté d’effectuer une analyse d’urine, à la recherche de traces de ce pesticide que l’OMS tient pour cancérigène. Dominique Masset, à l’origine de cette campagne, avec deux autres militants (Agnès Leclerc et Martine Schutz-Samson), se devait d’être là. La cause lui tient à cœur. Elle lui prend aussi beaucoup de temps, comme ce baroudeur des luttes l’admet volontiers. Dominique Masset s’est toujours battu, et sur deux terrains : celui de la solidarité et celui de l’environnement. En 2004 ; contre le nucléaire, il a observé un jeûne de 36 jours, à Paris, avec deux autres militants. Un combat dont la presse s’était fait un large écho. Depuis, le soutien aux migrants, les combats aux côtés des faucheurs volontaires, Notre-Dame-des-Landes, Sievens, le combat contre les OGM : Dominique Masset a dressé de nombreuses barricades… Au sens figuré bien sûr. De ces bagarres, il en tire une leçon : « le militantisme, c’est l’apprentissage de l’échec ». Mais il se reprend aussitôt : « On ne connaît jamais tout de suite l’impact de nos actions ».
Il n’a pas perdu de vue ses autres combats, mais, aujourd’hui, il incarne à son corps défendant la bagarre contre le glyphosate. « C’est un combat collectif. Je ne veux pas qu’on personnalise cette histoire », affirme-t-il aussitôt. Mais la méthode inventée en Ariège, par une poignée de militants regroupés autour de lui, au moment des procès des Faucheurs, lui a assuré, de facto, une notoriété dont il se passerait bien. « Dans la semaine qui a suivi notre premier communiqué, j’ai répondu à 45 demandes d’interviews. Dont cinq ou six de télé et de radios nationales », fait-il remarquer, amusé.
Demain, il y a fort à parier que Dominique Masset se retrouvera à nouveau sous la lumière des projecteurs. Des collectifs se sont formés dans cinquante-cinq départements, dont les départements d’outre-mer, pour effectuer ces dépistages systématiques qui dévoilent des taux de glyphosate inquiétants. Les plaintes vont affluer en masse jusqu’à Paris, où le parquet général les centralise pour les traiter. Et le suivi de ces plaintes et leur analyse statistique continueront à se faire depuis l’Ariège. Autour de ce militant au long cours.
Notre série de portraits des « Ariégeois de l’année », sélectionnés par la rédaction de « La Dépêche du Midi », va se poursuivre dans ces premiers jours de janvier. L’opération se double d’un vote des lecteurs, qui ont la possibilité de s’exprimer sur le site de notre journal (www.ladepeche.fr) pour élire leur Ariégeois de l’année, jusqu’au 13 janvier.
Conseiller pour l’auto-construction
Militant, ce n’est pas un métier. « Si c’était un métier, je gagnerais bien ma vie », sourit Dominique Masset. Ariégeois depuis trente-cinq ans, originaire du nord de la France (il compte des attaches familiales dans le Pas-de-Calais), Dominique Masset a eu plusieurs vies professionnelles. On l’a connu apiculteur, artisan spécialisé dans la construction de maison écologique, auto-entrepreneur… Aujourd’hui, il travaille pour « Mur Mur », une association d’aide et d’accompagnement pour les auto-constructeurs. « Je partage tout ce que j’ai appris pendant toutes ces années », sourit-il. Il a aussi été élu à Foix, sur la liste « Vraiment à gauche », avant de laisser sa place, conformément aux engagements pris pendant la campagne. Il a été maire de Montagagne pendant 10 ans.
Voir en ligne : La dépèche du midi Ariège
Pour voter pour l’Ariègeois-e de l’année, c’est à cette page :
https://www.ladepeche.fr/article/2018/12/27/2931610-votez-pour-l-ariegeois-de-l-annee-2018-2018.html