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lundi 17 décembre 2018
Gypaète Barbu - Pyrénées-versant Nord - quelques nouvelles
Pour le Gypaète, la dernière circulaire de décembre du réseau "Casseur d’os" intéresse l’Ariège sous plusieurs angles.
11. SURVEILLANCE VIDEO EFFECTIVE EN ARIEGE EN 2019
12. POURSUITE DU PROJET PYRENEEN « SITES PILOTES SANS PLOMB »
13. ACTION JURIDIQUE A COUFLENS EN ARIEGE
Mieux connaître le Gypaète Barbu
11. SURVEILLANCE VIDEO EFFECTIVE EN ARIEGE EN 2019
Un dispositif de surveillance par caméra vidéo a été mis en place dans le cadre du projet ECOGYP (cf circulaire n°78) en coopération avec Nature en Occitanie (ex NMP), l’ONF, l’ONCFS et la LPO, sur un site de reproduction du gypaète barbu (problématique dérangement « sports de falaises » et hélicoptères) classé en APPB et en ZPS en Ariège. Une stagiaire a été recrutée par l’ONF et devrait être disponible à partir du mois de janvier. Le but sera pour elle de traiter les vidéos le plus efficacement possible et d’en faire ressortir un maximum d’information. Source Quentin Giry / ONF.
12. POURSUITE DU PROJET PYRENEEN « SITES PILOTES SANS PLOMB »
En 2015 les résultats de plus de 7 années d’études collectives réalisées (dans le cadre des PNA gypaète barbu, vautour percnoptère et milan royal) sur les causes de mortalité des rapaces nécrophages pyrénéens, étaient publiés dans une revue scientifique par le comité Vigilance Poison associant le ministère de l’écologie, l’ONCFS, plusieurs vétérinaires spécialistes de la faune sauvage et la LPO (Berny & al, 2015). Ces études ont permis de mettre en évidence que le saturnisme issu principalement du plomb de chasse était la deuxième cause de mortalité de ces rapaces après l’empoisonnement (illégal).
Le projet « sites pilotes sans plomb » a été conçu en 2016 et a débuté en 2017 dans l’objectif de sensibiliser les agents de l’Etat et les chasseurs des espaces protégés, en priorité [1]
Il a été mis en place de façon synchrone avec 2 autres projets visant à recueillir les impressions des tireurs testant des munitions sans plomb : l’un mené par Asters, la VCF et la FDC-74 en Haute-Savoie (projet life GYPHELP), et l’autre mené par le parc national des Cévennes et la FDC-48 dans ce parc (projet life GYPCONNECT).
En 2017 dans le cadre du projet ECOGYP, le Parc national des Pyrénées (régulation secteur Aspe), l’ONF-Ariège (régulation en forêt domaniale) et la Fédération des Réserves Naturelles Catalanes (chasse dans 3 réserves) ont participé au test de munitions, et transmis les fiches questionnaires renseignées à Beatriz Arroyo / IREC (Instituto de Investigacion en Recursos Cinegeticos, Ciudad Real, Espagne) qui traitera l’enquête de satisfaction qui porte sur 2 saisons de chasse. De plus, une opération de sensibilisation a été menée par l’ONCFS auprès des chasseurs de la Réserve Nationale d’Orlu en 2017.
En 2018, ce projet prend de l’envergure avec la participation des techniciens de 3 réserves de faune supplémentaires gérées par la Generalitat de Catalunya, et dans les Pyrénées françaises de la RNR de Nyer (Pyrénées-Orientales) et des agents ONF de 2 forêts domaniales des Pyrénées centrales.
Nous les remercions tous vivement par avance pour leur coopération !
13. ACTION JURIDIQUE A COUFLENS EN ARIEGE
Suite à la déclaration d’ouverture de travaux de recherche de mines par méthode géophysique héliportée sur le secteur de Couflens, et après avoir informé la Préfète de l’Ariège quant aux impacts possibles sur l’avifaune, en particulier le Gypaète barbu, la mairie de Couflens, le Comité Ecologique Ariégeois (CEA) et la Ligue de Protection des Oiseaux ont obtenu du juge administratif la suspension de l’exécution de l’arrêté préfectoral du 11 octobre 2018. Celui-ci permettait à la société Variscan Mines d’effectuer du 18 au 31 octobre à des fins de recherches minières une série de survols en hélicoptère à très basse altitude sur la Zone de Protection Spéciale - site Natura 2000 Massif du Mont Valier, et ce sans qu’aucune étude d’incidence valable n’ait été présentée. Source : Marcel Ricordeau / CEA.
Voilà qui stoppe de justesse une série de perturbations conséquentes pour l’avifaune montagnarde exceptionnelle à qui est dû le classement (9 espèces de l’annexe 1 sont données nicheuses, et 3 autres espèces la fréquentent assidument). En effet le 19 octobre, jour de l’audience au Tribunal, l’hélicoptère décollait depuis Oust et survolait les crêtes de Salau.
Le 20 octobre, alors que les survols venaient d’être suspendus, 17 observateurs bénévoles du réseau « Casseur d’os » (ANA, NEO, LPO) coordonné par David Thévenet, sont venus vérifier la présence du couple nicheur de Gypaète barbu qui a pu être observé à de nombreuses reprises sur son territoire les deux jours consécutifs qu’ont duré le suivi. Nul doute que ce couple en pleine installation aurait déserté le site si les survols intensifs initialement prévus avaient eu lieu…
Les opérations techniques concernant le suivi et la restauration de la population de Gypaète barbu nord pyrénéenne sont coordonnées par la LPO et réalisées par un réseau de partenaires dans le cadre du Plan National d’Actions Gypaète barbu piloté par la DREAL Nouvelle Aquitaine.
L’ensemble de ces opérations s’inscrivent dans le programme transfrontalier ECOGYP.
[1] .Rappelons que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) recommande de limiter la consommation de grand gibier sauvage à une « fréquence occasionnelle, de l’ordre de trois fois par an », en raison d’un risque de contamination au plomb, dans un avis publié vendredi 23 mars.