Comité Écologique Ariégeois

Association départementale agréée de protection de l'environnement en Ariège

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dimanche 15 décembre 2013

À Bédeilhac-Aynat un projet de carrière, pour bientôt peut-être !

Nous savions que la carrière de Bédeilhac avait été vendue au groupe Denjean par M. Cuminetti, l’ancien propriétaire.
C’est le même Denjean qui exploite la gravière dans la nappe de la basse vallée de l’Ariège vers Saverdun.

Récemment nous avons appris lors d’une réunion de la CDNPS que le dossier d’ouverture d’une nouvelle carrière au même endroit était en cours d’instruction.

Dans le souci de pouvoir formuler nos observations aussi en amont que possible afin d’éviter d’éventuels contentieux, nous avons demandé par courrier du 30 novembre des informations concernant l’avancement de l’instruction du dossier d’autorisation de cette nouvelle carrière et les éventuels avis et conclusions déjà disponibles. Ce courrier a été adressé à M. le Maire de Bédeillhac-Aynat, à M André Rouch, président du PNR, à M. Prat de la DREAL et à Madame le Préfet de l’Ariège (en recommandé avec accusé de réception).

À ce jour nous n’avons pas reçu de réponse.

[ Edit nouveau : deux courriers, l’un du PNR, l’autre de la Préfète reçu le 8 janvier 2014. Voir en bas de page.]

Ce que nous pouvons prévoir pour un avenir proche (après les élections ?)

Pour pouvoir se faire une idée de l’aspect qu’aura cette carrière, nous avons fait un photomontage d’une autre carrière analogue, celle de Pereille-Raissac, projetée sur le flanc du Calamès à côté de Bedeilhac.

Photo-montage pour évaluer l’impact de la carrière envisagée.
Photo-montage pour évaluer l’impact de la carrière envisagée.

Aujourd’hui on peut imaginer un projet de carrière de 200 000 à 300 000 tonnes par année de roche extraite. Ce sont environ les dimensions des autres carrières du département Péreille- Raissac, Sabarat, Col du Py vers l’Herm, Encourtiech près de St. Girons.) L’utilisation pourrait être la construction de l’A9 Tarascon - Ax les Thermes entre autres. Les autorisations sont souvent données pour trente années, ce qui est le maximum, mais renouvelable.

Les impacts seront :

  • - visuels : plusieurs hectares de roche mise à nu plus ou moins verticale ;
  • - bruit des camions et sirènes de recul dans la carrière et celui du ou des concasseurs. Les tirs de mine très ponctuels (une fois par mois environ) sont aujourd’hui assez bien maîtrisés selon l’exploitant avec les techniques de détonateurs à micro-retard.
  • - le bruit des camions et les vibrations sur leur passage peuvent devenir très gênants pour les riverains des routes utilisées. Il faut compter 20 à 30 rotations de gros camions par jour, parfois plus.

Lors de l’enquête publique pour l’ouverture de la carrière de Pereille-Raissac, le CEA avait proposé un compromis dont voici ci-dessous un extrait :

“Le Comité Écologique Ariégeois est tout à fait conscient de la nécessité de pouvoir fournir des granulats pour les besoins locaux, à condition de privilégier les économies, les substitutions et le recyclage des matériaux de construction, tout en veillant aux distances de transport les plus courtes possibles.
Il est aussi conscient que le recours à l’extraction de roche dure (calcaire) est à préférer à l’extraction de granulats dans la nappe alluviale qui impacte sévèrement la ressource en eau.
Mais ceci doit se faire ni n’importe où, ni n’importe comment. Il faut impérativement que cela se fasse dans des zones où les contraintes environnementales paysagères, historiques, naturelles et humaines soient les plus faibles possibles. » (voir le texte complet)

La roche calcaire susceptible de bien convenir comme matériau pour le BTP est bien présente sur le secteur de Tarascon, Auzat et la haute vallée de l’Ariège dans des zones moins sensibles que Bedeilhac-Aynat. (en vert clair sur la carte)
La carte ci-dessous issue du SDC09 est un premier pas. Mais nous déplorons l’absence totale d’une cartographie superposée des contraintes humaines et environnementales. On nous l’a promis pour plus tard....

Une exploitation de la roche en « dent creuse » permettrait de limiter l’impact visuel et la propagation des bruits . Mais en flanc de montagne, comme à Bedeilhac-Aynat, cette technique est inapplicable.
Cette technique est entre autre utilisée dans le PNR des Bauges. Faudra qu’on aille y voir un jour.

Une carrière de roches dures au sud de Foix, zone qui en est actuellement dépourvue, n’est pas en soi une mauvaise idée. Elle permettrait de raccourcir nettement les distances de transport des matériaux qui actuellement viennent des gravières de la plaine de la Basse Ariège.
Par contre pour couvrir les besoins actuels de l’Ariège en matériaux, les carrières aujourd’hui en activité suffisent largement.
Il est peu probable qu’une nouvelle carrière à Bédeilhac ne diminue de quoi que ce soit l’extraction de graviers dans la nappe de la basse vallée de l’Ariège . Ces matériaux là sont à destination de l’agglomération toulousaine et autres.

Pour le moment nous ne savons que peu de choses avec certitude. Il serait bien que les habitants de Bédeilhac-Aynat et des environs cherchent à en savoir un peu plus, qu’ils questionnent leur maire.
Ils auront peut-être des réponses qu’on nous refuse. Je vous l’ai dit : les élections approchent, après ça sera peut-être trop tard !

Vue vers Saurat et Bédeilhac avec au centre la future carrière. (tache noire)

Voila du nouveau avec une lettre reçue de la préfecture le 8 janvier 2014 :

Voici bien la preuve que la consultation et la concertation tant souhaitable avec les habitants concernés et les associations agrées pour la protection de l’environnement en amont même du montage du dossier est bafoué.
Ils auront droit à un projet tout ficelé soumis à l’enquête publique, avec une étude d’impact commandité par Denjean (je parie que ça va être le cabinet ECTARE connu pour ses études de complaisance), à un commissaire enquêteur qui va donner un avis favorable assorti de quelque réserves, du genre : pas de circulation de camions après 10 heures du soir ou avant 6 heures du matin. Ils vont nous promettre plein d’emplois. Promesses jamais tenues.
Vous pensez que j’exagère ? Depuis le temps que je suis des dossiers sur les carrières, j’ai bien peur de ne pas me tromper.

Courrier envoyé à M. le Maire de Bédeilhac le 29 novembre 2013. Pas de réponse à ce jour !

Ce qu’en disent les médias :
Bédeilhac-et-Aynat. La future carrière qui inquiète les écolos
Carrière de Bédeilhac. « C’est des richesses et de l’emploi »

Messages

  • La commune de Bédeilhac a déjà loué les terrains communaux à la Sté Denjean pour l’exploitation de la carrière. Pour plus d’informations, vous devriez aller consulter le registre communal des délibérations de la commune, registre dont la consultation est ouverte à tous.
    Le massif du Saudour est voisin du massif du Calamés, à peine 500 m à vol d’oiseau.
    Or, le massif du Saudour est classé en zone Natura 2000.
    L’exploitation intensive de cette carrière constituera un grave danger pour toute la faune et la flore du massif du Saudour, ainsi que les rotations des gros camions , sans parler de la traversée de la commune de Bédeihac.
    A proximité de cette carrière, se trouvent des zones agricoles utilisées en pâturages par un éleveur de bovins et de chevaux.
    De plus à proximité de cette carrière se trouve une habitation.
    L’exploitation envisagée par la société Denjean n’a rien à voir à l’exploitation précédente que l’on pourrait qualifier d’artisanale.

  • Le CEA a reçu des commentaires à l’issue de la publication de l’article et de la diffusion du tract. Mais certains auteurs n’ont pas encore donné leur accord pour être publiés. Sans dévoiler les sources, je pense qu’il est bon que les lecteurs du site se rendent compte de la portée des impacts du projet. Nous citons donc ici quelques aspects de ces commentaires :

    « Comme d’autres, je subis poussières et vacarme à longueur de temps et j’ai même reçu sur le toit des roches après déclenchement d’explosion. »

    « Une seule question :Pourquoi les élus locaux ou départementaux ont-ils pu autoriser une telle exploitation DANS LE VILLAGE ? Réponse : parce que naguère les Bédeilhacois ont laissé faire et parce que cela doit rapporter à la commune, voire au département, tout comme délivrer des permis de construire, ailleurs en France, dans les zones inondables.
    Et des riverains de la carrière de Bédeilhac, tout le monde s’en fout ! »

    « [Nous] tenons à vous remercier de nous avoir averti de la vente de la carrière de Bédeilhac ainsi que la volonté du nouveau propriétaire de vouloir développer la carrière.
    Vous êtes les premiers à nous le dire. »

    « Nous sommes inquiets, notamment car vous avez envoyé un courrier au préfet le 30 novembre 2013 et que la confirmation du dépôt de projet d’extension de la carrière ne vous est parvenue que le 08 janvier 2014. N’est-il pas déjà trop tard ? »

    « Faut -il revendiquer notre mécontentement directement au préfet pour plus d’efficacité ? Faut-il créer un collectif de défense du Calames ? Nous avons besoin de vos conseils pour agir rapidement et efficacement. Nous vous remercions par avance pour toutes les informations que vous nous ferez parvenir sur ce sujet »

    N’hésitez pas à envoyer votre avis par l’intermédiaire de ce forum. Nous le publierons soit avec votre nom ou pseudo si vous donnez votre accord, soit nous le citerons nous-mêmes comme ci-dessus.

    Administrateur1 du site

  • Pour justifier ce malheur "nécessaire" de plus, la ritournelle de François Larue est désormais bien connue : le chantage à l’emploi, l’obligation de "produire les granulats",...des projets locaux dont on nous reparle depuis 20 ans...Toutes les ressources de l’Ariège iront ailleurs, une fois de plus.
    Les carrières Denjean créeraient même de l’emploi en restauration ? La réalité : les ouvriers touchent leur ticket resto et amènent sur site leur frichti...

    F. Larue, soyez sérieux et conscient de vos responsabilités :
     Où sont les mesures compensatoires pour le PNR ?
     Où sont les meilleures techniques environnementales : l’exploitation en dent creuse,...
    la filtration des émissions des poussières, l’insonorisation des engins,...
     Où en est le recyclage des déchets du BTP en substitution des ressources naturelles et de la dégradation des paysages ?
     ...

    F. Larue, vous vous êtes activé et avez pesé de toute votre influence pour éviter l’étude de scénarios alternatifs à l’exploitation de vos sites en Basse Vallée et à Bédeilhac en raison d’une plus grande facilité d’exploitation et au mépris de toute considération environnementale.

    Arrêtez vos voeux pieux....ils n’abusent plus grand monde en Ariège et salissent la crédibilité
    du groupe Denjean !

  • J’ai des doutes sur la véracité des chiffres qui sont annoncés de haute voix très certainement par les carriers .

    D’après leurs sources qui se trouvent dans ce lien, la différence entre la production de 2009 et 2010 est de -2,9%.
    Et ils annoncent une moyenne nationale de 5.8t/hab/an pour 2010.

    Regardez-y a tête reposée, mais je commence a prendre l’habitude de tout vérifier quand ce sont les carriers qui parlent.

    A mon avis ils ont surtout tendance à arrondir les chiffres quand ça les arrange... Alors prudence !

    J’ai l’impression que les gens vivent à Bedeilhac exactement ce que j’ai vécu il y 8 ans, à Saverdun, près des gravières.

    Les techniques sont toujours les mêmes , d’abord beaucoup de discrétion pour ne pas éveiller les populations , jusqu’au jour au ça commence à se savoir. Et là ils sont capables de tout : annoncer tout et son contraire, et surtout d’user de leur réseau d’influence.

  • Cet avis ayant été envoyé par l’intermédiaire de la rubrique "Nous contacter", est visible, avec la réponse du CEA ............ICI

  • Tout d’abord merci pour votre implication. Je m’interroge comment peut-on interdire le projet de l’ancien silo à l’entrée de Tarascon (pourtant créateur d’emplois...) dans un site urbain et peut-être autoriser l’exploitation d’à peu prés 1000 tonnes de gravas par jour dans une carrière qui fait partie intégrante d’un site naturel absolument majeur.
    Quels sont les leviers d’action contre ce projet. Comment faire basculer la tendance auprès du Préfet.
    Encore merci.

    • Bonjour Thomas,
      Pour répondre à votre 1ère interrogation, on peut penser à un lobbying très puissant en Ariège pour tout ce qui est exploitation des ressources naturelles. Vous comprenez, un pays dépeuplé et un peu sauvage, on peut l’exploiter comme on veut. Pour le plus grand bien de la riche métropole voisine !

      Le CEA a alerté la population locale fin 2013 et depuis, plusieurs associations sont montées au créneau. Une troisième s’est constituée (NRCB) contre ce projet. Toutes les coordonnées sont données dans le site. Le Collectif organise sa 1ère réunion ! Dim 09.02.14 – 15h – Aynat.

      Le CEA soutient cette action et vous pouvez lire dans ce site beaucoup d’informations sur ce sujet comme beaucoup d’autres. Notamment les gravières de Saverdun (toujours le même exploitant).

      Le CEA est favorable aux matériaux rocheux issus des carrières de roche dure plutôt que des graves de plaine dont l’exploitation est très préjudiciables à l’agriculture et à la nappe phréatique mais il faut réfléchir et ne pas précipiter les choses dans l’obscurité des salons politiques et administratifs. Nous avons besoin de savoir et décider démocratiquement du sort de notre environnement, de notre cadre de vie et de nos paysages. Il y a d’autres solutions que cette carrière qui a déjà été stoppée par décision judiciaire, il faut le souligner.

  • Il faut savoir que l’ensemble des carriers (et graviers) d’Ariège actuellement produisent 3 fois plus de matériaux que ce dont nous avons besoin dans le département.
    Que les riverains des gravières de Saverdun, ainsi que les associations qui les soutiennent, ont déjà lancé des actions depuis longtemps sur leur opposition aux extensions insensées en Basse Vallée d’Ariège.
    Qu’il y a en ce moment une demande d’extension de la gravière de Manses-Teilhet-Tourtrol alors que l’ancienne immense gravière est toujours là avec la nappe phréatique à l’air libre (imaginez la quantité d’eau évaporée chaque année !) et le tout à côté de l’Hers Vif (30m !)
    Vis à vis de l’Administration (préfecture) il serait judicieux que ces diverses protestations n’en fassent qu’une.
    L’Ariège n’a pas vocation de se faire piller pour l’enrichissement exclusif des carriers qui ne voient que le profit et pas du tout la qualité de vie des Ariègeois...

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