Comité Écologique Ariégeois

Association départementale agréée de protection de l'environnement en Ariège

La guerre c’est le massacre de gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent et ne se massacrent pas. (Paul Valéry- Gallimard - Cahiers)

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Sivens : tribunes et commentaires mis à jour...

mercredi 2 mars 2022

15/12/2014 - Libérés de la menace policière et des bulldozers, les occupants de la zone humide du Testet ne ménagent pas leurs efforts pour faire revivre les lieux. Si la saison se prête plus à la construction de cabanes et de maisons en vue de passer l’hiver au chaud, certains préparent la production agricole.
Article complet de REPORTERRE


DOSSIER (27/11/2014) : La bataille pour sauver la zone humide du Testet par REPORTERRE
http://www.reporterre.net/spip.php?article6247


15/11/2014
Après la manif "Républicaine" (15 septembre) de la FNSEA et quelques élus du Tarn et de la région, il est intéressant de se poser les bonnes questions sur l’intérêt qu’ont les élus locaux à ce chantier de la retenue d’eau du Tescou et du barrage de Sivens.

Les Amis de la Terre Midi-Pyrénées répondent dans un article bien documenté dont voici un extrait sur la confusion des rôles de ces élus multi casquettes :

"La multiplicité des casquettes des principaux acteurs du projet explique aisément que celui-ci soit conçu avant tout pour les besoins de la CACG. Le personnage « pivot » de ce dossier, André Cabot, cumule les rôles de vice-président du Conseil Général du Tarn chargé de l’eau, de vice-président de l’Agence de l’eau Adour-Garonne (qui subventionne le projet à hauteur de 50%), de vice-président de la commission des interventions de l’Agence de l’eau Adour-Garonne, en charge du dossier de barrage de Sivens, et.. d’administrateur de la CACG ! Quant au président de la CACG, Francis Daguzan, il est également vice-président de comité de bassin Adour-Garonne, qui est l’instance politique de l’agence de l’eau. De plus, il est vice-président du Conseil Général du Gers en charge de l’eau, et proche, de ce fait de Philippe Martin, ex-président du Conseil Général du Gers à l’époque, qui, troublante coïncidence, était ministre de l’environnement au moment où l’arrêté préfectoral de dérogation au titre des espèces protégées a été délivré (Philippe Martin a retrouvé son fauteuil de président du CG du Gers depuis)."

............
Conclusion de l’article :
"D’après les experts du ministère, il y aura un avant et un après Sivens. L’affaire aura été un coup de pied dans la fourmillière de la gestion en vase clos de la politique de l’eau dans le Sud-Ouest. Martin Malvy, président du Conseil Régional de Midi-Pyrénées a lui-même déclaré récemment qu’il était nécessaire de revoir le process de conception-réalisation des ouvrages qui a été à l’oeuvre jusqu’à aujourd’hui. La CACG ne pourra plus tout mener de bout en bout.

Pendant ce temps, le syndicat agricole majoritaire, qui prétend trop souvent représenter l’ensemble du monde agricole, désigne les écologistes comme ses ennemis. Vraiment ? L’agro-économiste Jacques Berthelot, qui s’est intéressé de près au mandat de négociation pour l’accord de partenariat pour le commerce et les investissement entre l’Europe et les Etats-Unis estime que si ce traité était ratifié, cela engendrerait un « séisme économique, social et environnemental sans précédent » dans le monde agricole. Entre la suppression complète des droits de douane (qui protègent encore l’agriculture européenne) et la suppression des labels, A.O.C. et autres A.O.P., l’agriculture française n’aurait plus qu’à s’aligner, à marché forcée, sur le modèle états-unien ultra-concentré avec encore des milliers d’emplois supprimés. En témoigne le bilan de l’A.L.E.N.A. (accord de libre-échange de l’Amérique du Nord) : après 20 ans de marché unique avec les Etats-Unis, le Mexique, qui était auparavant exportateur net de maïs, est devenu importateur net et a perdu des centaines de milliers d’emplois dans le monde agricole. Les associations écologistes, de même que la Confédération Paysanne, sont opposées à ce traité. En revanche, jamais Xavier Beulin ne s’en émeut. La F.N.S.E.A. défend-t-elle bien « les agriculteurs » ou la loi du plus fort ?"

L’article en entier, qu’il est bon d’avoir lu quand on a suivi tout le dossier.


2 /11/2014

Témoignage émouvant et néanmoins engagé de l’avocat des parents de R.Fraisse :

témoignage de l’avocat




5/11/2014

Articles de Mediapart :

Un témoin affirme que les forces de l’ordre ont relancé les affrontements

Un témoin affirme....




"Sivens : 400 grenades ont été tirées la nuit de la mort de Rémi Fraisse"





Réunion relative à la préparation de la manifestation du 25 octobre 2014 à Sivens : le CR officiel.

Légal
Nouveau numéro de la Legal Team : 06 37 35 59 51

Message du 29 octobre 2014 : appel à témoins pour Rémi

Appel à témoignages pour toutes les personnes qui ont vu Rémi samedi 25 octobre ou qui étaient près de la zone du drame à partir de samedi 16h jusqu’à dimanche, et qui pourraient témoigner des événements : expédiez un message à la legal team en laissant vos coordonnées, vous serez recontactés pour l’enquête. Il est possible de témoigner sous X, la legal team vous expliquera la procédure. Tout témoignage peut se révéler important : sur l’atmosphère régnant sur place, la présence policière, les blessures reçues, etc…


Collectif pour la sauvegarde du Testet

Rémi, 21 ans, venu défendre la zone humide du Testet, est mort dans la nuit du 25 au 26 octobre à proximité du parking du chantier du barrage de Sivens. Le Collectif présente toutes ses condoléances à sa famille et à ses proches.

Les causes du décès ne sont pas encore connues, nous espérons que l’enquête sera menée avec la plus grande transparence pour que toute la lumière soit faite sur ce drame. Comme nous l’avons fait savoir dès le dimanche matin, nous sommes à la disposition des enquêteurs pour faciliter si besoin leur travail.

Nous allons indiquer sur cette page les premières réactions du Collectif (des plus récentes au plus anciennes).

Communiqué du 26/10 à 17h30

Suite au décès d’un opposant au barrage de Sivens cette nuit sur le site du chantier, le Collectif demande au Conseil Général et à la Préfecture du Tarn de favoriser l’apaisement sur place et de respecter le temps de deuil pour la famille, les proches et les opposants en suspendant le chantier du barrage de Sivens.

Etant donné le nombre important d’opposants restés à la ferme occupée de la Métairie Neuve, toute présence des forces de l’ordre sur le site du chantier serait considérée comme une provocation. Une enquête est en cours et rien ne doit venir la perturber. Les occupants ont sécurisé la zone où ont eu lieu des affrontements cette nuit afin que les enquêteurs puissent recueillir des éléments d’enquêtes notamment là où une tâche de sang est visible. Le Collectif se tient prêt à jouer un rôle de médiateur pour que les enquêteurs puissent accéder au site sans tensions.

Pour sa part, face à un fort sentiment de colère des manifestants encore sur place, le Collectif Testet appelle l’ensemble des opposants au calme et au respect du deuil. Il faut éviter une escalade de la violence et le Collectif tentera par tous les moyens à sa disposition de contribuer à cela.

Ben Lefetey, porte-parole (06 99 26 60 66)


Sivens : Nature Midi-Pyrénées, FNE Midi-Pyrénées et France Nature Environnement en deuil

Samedi 25 octobre, Rémi, un jeune bénévole botaniste de Nature Midi-Pyrénées, association affiliée à France Nature Environnement, est décédé en marge de la mobilisation citoyenne pour lutter contre le barrage de Sivens.
L’ensemble du mouvement FNE se joint à la famille de Rémi, aux bénévoles et aux salariés de Nature Midi-Pyrénées dans ce moment de deuil.
C’est avec une intense émotion et la plus grande tristesse que nous avons appris la mort de Rémi Fraisse, 21 ans, dimanche, en marge de la manifestation citoyenne organisée à Sivens, dans le Tarn, contre le projet de barrage, à laquelle de nombreux militants du mouvement FNE participaient. Rémi était un jeune bénévole investi au sein de Nature Midi-Pyrénées, association affilée à FNE Midi-Pyrénées et France Nature Environnement. Actif au sein du groupe botanique de NMP, il suivait la flore protégée en Haute-Garonne où il assurait la coordination du suivi de la Renoncule à feuille d’ophioglosse.
Jérôme Calas, président de Nature Midi-Pyrénées : « Nous sommes sous le choc de la disparition de ce jeune bénévole passionné. Nous adressons nos condoléances et un message de soutien à sa famille et à ses proches. Nous avons toujours condamné toutes les violences qui entouraient la contestation au projet de ce barrage, les circonstances nous obligent à les condamner encore plus fermement aujourd’hui. Il est nécessaire de retrouver la sérénité, ne serait-ce que pour la mémoire de Rémi. »
Thierry de Noblens, président de FNE Midi-Pyrénées : « C’est un moment très dur pour notre mouvement, qui a souhaité montrer son engagement dans ce combat par une présence forte samedi dernier à Sivens. Nous ne pouvons que rendre hommage à ce jeune homme mobilisé contre ce projet, pour le respect de la flore et des espaces naturels de Midi-Pyrénées. Nous sommes consternés par la mort prématurée de ce jeune bénévole, nous condamnons les violences qui entourent la lutte contre ce projet inutile et l’acharnement des forces de police depuis le 1er septembre, nous espérons que cette escalade cessera au plus vite. »
Denez L’Hostis, président de France Nature Environnement  : « Nos pensées vont d’abord à la famille de Rémi, à ses proches et ses amis de Nature Midi-Pyrénées. Nous nous associons à leur peine. Pacifistes par nature, nous condamnons fermement toute forme de violence : nul ne devrait mourir parce qu’il s’oppose à un projet insensé. C’est un jour de deuil pour le mouvement écologiste français et pour FNE. La responsabilité des pouvoirs publics et de l’Etat est engagée. »


Tribune de Stéphen Kerckhove, délégué général d’Agir pour l’Environnement

Il n’y a pas de mots pour exprimer la douleur d’une famille meurtrie par la mort d’un enfant. De violences en souffrances, le décès d’un manifestant doit déboucher sur le silence de tous. Recueillement qui doit précéder une véritable réflexion sur les déterminants qui ont conduit à ce drame.

L’usage d’une grenade offensive ayant entrainé la mort d’un jeune homme de 21 ans n’est pas une bavure mais le fruit d’une tension auto-entretenue visant à dissuader celles et ceux qui s’opposent à l’un de ces trop nombreux grands projets inutiles et imposés. Depuis plusieurs semaines, la violence policière fait écho à une mobilisation citoyenne de plus en plus déterminée et radicale. Chacun pouvait mesurer les risques engendrés par une telle situation mais personne n’a pu, voulu ou osé rechercher une solution amiable. Pour certains élus locaux, les délices de la confrontation, la volonté d’en découdre et de ne pas « perdre la face » ont ainsi été privilégiés.
Cette cristallisation est le symptôme d’une démocratie malade. Ce drame révèle une chose : en cas de conflit, il n’existe pas de cadre démocratique permettant une expression apaisée des oppositions.

Dépositaires d’une légitimité élective de moins en mois représentative, les élus se sont enfermés dans le respect scrupuleux d’outils (enquête publique, déclaration publique, débat public...) qui ne répondent plus aux nécessités du moment.

Par facilité, élus locaux et adeptes d’une gouvernance instrumentale se plient aux contraintes d’une démocratie factice. Au terme de ce jeu de dupes, ces projets contestés sont imposés et conduisent à ces boutons de fièvre démocratique. Faute d’être entendue, la contestation force la voix.
La Commission Nationale du Débat Public doit jouer un rôle de médiateur. Petits et grands projets doivent pouvoir faire l’objet d’un échange démocratique où le jeu de postures laisserait place au débat. Reste que de trop nombreux exemples ont entamé la confiance que l’on pouvait avoir en ces outils éminemment démocratiques. Le recours à cette commission ne peut tenir lieu de passage obligé. Le débat doit être le théâtre d’une confrontation respectueuse, d’une écoute réciproque et d’un respect mutuel. L’honnêteté doit présider à l’organisation de ces débats ; au risque de conduire à ces violences qui ne sont que la conséquence d’une malfaçon démocratique.
A Sivens, comme à Notre-Dame des Landes, à Drucat, à Nonant le Pin et dans des dizaines d’autres lieux en France, une alerte citoyenne doit pouvoir suspendre un projet afin que de nouvelles expertises puissent être menées. Face à la brutalité de certaines décisions prises par des élus trop sûrs d’eux-même, il y a lieu de restaurer la confiance en nos institutions et réintroduire de la rationalité et de l’objectivité dans la décision publique.
Dans le Tarn, le recours à deux experts indépendants missionnés pour évaluer le bien-fondé du projet de barrage a conduit les élus locaux à accélérer la destruction de la zone humide. Ce passage en force est révélateur d’une volonté de fonder la décision politique sur une base contestable et contestée. Au lieu de tenter d’objectiver la controverse, le président du Conseil général du Tarn a voulu ériger le caprice d’enfants gâtés de la démocratie en mode de gouvernance.
Or, ce jusqu’au boutisme conduit la mobilisation citoyenne à se radicaliser, justifiant en retour l’usage d’une force, qui, pour être « légale », n’en reste pas moins meurtrière et illégitime.
Au regard des très nombreux projets d’aménagement contestés, il y a urgence à redéfinir le cadre démocratique et sortir par le haut de conflits, qui sans médiation, conduisent à la violence et aux larmes.


Communiqué de presse du 30/10/2014 de FNE Midi-Pyrénées

Un rapport d’expertise qui valide les constats des associations sur le projet

Le rapport pointe du doigt ce que nos associations dénoncent depuis plus de deux ans, à savoir l’absence d’étude de solutions alternatives, une étude d’impact et des mesures compensatoires insuffisantes, le surdimensionnement du barrage avec une estimation des besoins établie sur des données obsolètes et un financement douteux.

Il est encore temps d’abandonner le projet, qui ne fait pas consensus malgré des déclarations au plus haut niveau !

Suite à ce rapport l’utilité publique du projet est fortement remise en cause. D’autre part, et malgré les premiers travaux sur le site, la zone humide du Testet est toujours fonctionnelle et peut être restaurée sous condition de l’arrêt des travaux dès à présent. Enfin depuis la reprise du projet en 2011, divers acteurs d’horizons variés ont montré leur opposition et les différents arrêtés préfectoraux liés à cet aménagement ont tous fait l’objet d’une requête sur le fond au Tribunal Administratif.

Aujourd’hui nous demandons au Conseil Général du Tarn de se positionner pour l’arrêt du projet et l’ouverture au dialogue sur les alternatives

Il sera statué sur l’« avenir » du projet vendredi prochain au Conseil Général du Tarn, selon les déclarations de Thierry Carcenac, Président du CG 81. Nous demandons expressément aux conseillers généraux de revoir leur position et d’opter pour l’abandon du projet. Nous souhaitons vivement l’ouverture du dialogue et la prise en considération de nos propositions d’alternatives.

Plus globalement il est urgent de revoir la politique de gestion de l’eau sur le bassin Adour Garonne !


Reporterre a reçu un témoignage précisant l’action des gendarmes mobiles durant la nuit fatale du 25 au 26 octobre. Une nouvelle pièce à verser au dossier de la recherche de la vérité.

Reporterre a reçu le témoignage que nous publions aujourd’hui. Nous n’en connaissons pas l’auteur, mais l’origine du message nous laisse à penser qu’il est fiable. Ce récit apporte des éléments nouveaux sur ce qui s’est passé dans la nuit qui a vu le trépas de Rémi Fraisse au Testet.

« Dans la nuit de samedi à dimanche [26 octobre], je me trouvais tout près du chantier, dans un endroit surplombant les affrontements entre des opposants du barrage du Testet et les gendarmes mobiles (GM). Dans l’obscurité, seuls les phares de trois véhicules des forces de l’ordre et quelques-uns de leurs spots éclairaient la zone où ils étaient retranchés.

Vers 2 heures, j’ai vu l’explosion d’une grenade explosive à environ trente mètres du portail où se situait le camp des gendarmes mobiles, positionnés sur le parking du chantier. C’est la seule explosion que j’ai vu aussi près de la position des GM - les autres grenades explosives ayant jusqu’alors été tirées sur des groupes de manifestants bien plus loin de leur position.

Quelques instants après, les gendarmes ont tiré d’importantes salves de gaz lacrymogène absolument partout autour des manifestants. Dans la densité des gaz, des projecteurs ont été braqués sur la zone où avait eu lieu l’explosion. Un groupe de GM est sorti du périmètre grillagé du chantier pour la première et unique fois de la nuit et a rapidement avancé sur une dizaine de mètre jusqu’au lieu de l’explosion de la grenade. Ils se sont rapidement repliés. Les deux derniers GM portaient un corps inerte par les bras et les jambes.

Ce mouvement des flics m’a surpris car jusqu’à ce moment là, quand des manifestants étaient blessés devant le portail, les GM autorisaient 2 personnes à venir les récupérer.

Les affrontements se sont poursuivis.

Une dizaine de minutes s’est écoulée et j’ai aperçu alors un gyrophare bleu ; c’était les pompiers. Ils sont arrivés sur la zone derrière les fourgons des GMs. Et d’un coup, c’était le blackout. Les projecteurs lumineux ont été éteints et tout le chantier a été plongé dans le noir pendant environ 20 secondes.

Puis la lumière est revenue et les pompiers sont repartis.

Les affrontements se sont ensuite poursuivis jusqu’à tard dans la nuit. »



Voir en ligne : Collectif pour la Sauvegarde de la Zone Humide du Testet

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