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vendredi 1er octobre 2021

EPR chinois : là aussi débandade... on peut rêver sur EPR2... jusqu’à quel point ?

Voici quelques pépites "nucléaires" que nous envoie L’observatoire du Nucléaire.

Alors qu’Areva/Orano et EDF se déconsidèrent depuis 15 ans en essayant vainement de terminer leurs réacteurs EPR respectifs (Finlande et Flamanville), un zeste de crédibilité était maintenu par le fonctionnement correct – c’est du moins ce que l’on nous disait – des deux EPR en fonction à Taïshan (Chine). Et badaboum ! Grosse déprime pour les nucléaristes : même les Chinois rencontre de graves problèmes avec leurs EPR !

Encore a-t-il fallu un incroyable concours de circonstances pour que l’information soit connue, ce qui a amené l’Observatoire du nucléaire à publier deux communiqués... légèrement ironiques (https://cutt.ly/VQFMUc5 et https://cutt.ly/XQFMcAI). On lira aussi avec intérêt les explications de Pierre Fetet, dans son remarquable Blog de Fukushima (tenu depuis plus de 10 ans), à propos des gaz rares, gaz nobles, gaz radioactifs et gaz inertes.

Car l’EPR de Taïshan se livre depuis plus de huit mois à quelques chinoiseries gazeuses mais aussi bien fumeuse car, il est nécessaire de toujours le rappeler, la Chine est une terrifiante dictature et, c’est bien connu, les industriels de l’atome adorent ça : pas d’opposants, pas de « transparence »…

Sauf que, cette fois, un énorme pataquès a permis que la vérité a été connue : alors que Chinois et Français étaient parfaitement d’accord pour garder secrètes les difficultés de l’EPR, Framatome France (qui exploite l’EPR avec les Chinois) a demandé de l’aide technique à son bureau américain… lequel s’est empressé d’informer les autorités des USA.

Résultat, un joli scoop mondial lancé par la chaîne CNN, et de toute évidence une fureur irréparable des Chinois à l’encontre des nucléocrates français qui, volontairement ou non, les ont trahis. Mais, surtout, c’est le seul « bon exemple » d’EPR qui est sabordé. Les éventuels acheteurs, s’il en restait encore, se disent forcément « Si même en Chine l’EPR est un flop, oublions ce réacteur... » Tant mieux.

Pour la petite histoire, après avoir tenté de nier la gravité de la situation, les Chinois se sont enfin résolus à stopper l’EPR fin juillet ( https://cutt.ly/pQZGelR ). Nous essaierons de suivre la suite de cette affaire… si la censure nucléaro-chinoise le veut bien !

Fuite sur l’EPR : billard à trois bandes entre Américains, Chinois et Français
Observatoire du nucléaire, 14/15 juin 2021 : https://cutt.ly/VQFMUc5 et https://cutt.ly/XQFMcAI

EPR de Taishan : gaz rares, gaz nobles, gaz radioactifs ou gaz inertes ?
Le Blog de Fukushima, 14 juin 2021 : https://cutt.ly/sQF1OzG

Nucléaire chinois : la bévue incroyable de Framatome
Le Figaro, 24 juin 2021 : https://cutt.ly/jQFMNfk

« Le rêve chinois d’EDF semble bel et bien terminé »
Le Monde, 6 juillet 2021 : https://cutt.ly/TQF1LSk


EPR2 : on ne change pas une équipe qui perd !

EDF engage des centaines de millions dans d’hypothétiques EPR2
Contexte, 24 juin 2021 : https://cutt.ly/9QGbOCJ

EPR2 : le feu rouge de l’institut de sûreté à EDF
Blast, 17 juillet 2021 : https://cutt.ly/GQGctzc

Quant à l’EPR2, aussi bidon que le 1 !

On ne change pas une équipe qui perd ! Totalement déconsidérés par les déboires de l’EPR tant en Finlande qu’à Flamanville et maintenant aussi en Chine, les dirigeants d’EDF veulent construire… des EPR ! Mais attention, c’est juré, il sera tenu compte de tous les problèmes déjà rencontrés de façon à améliorer sensiblement le réacteur qui, du coup, sera nommé l’ « EPR2 ».

Dit ainsi, cela paraît assez simple et ça peut redonner de l’espoir aux supporter de l’atome hexagonal. Mais, bien sûr, la réalité n’est absolument pas aussi simple, elle est même extrêmement plus compliquée pour EDF. En effet, il ne suffit pas de modifier les plans de l’EPR et, hop, de lancer de nouveaux chantiers.

Et encore, nous n’abordons pas ici le « détail » que constitue le financement des ces éventuels nouveaux EPR, sachant qu’EDF est dans une situation financière catastrophique et a déjà le plus grand mal à financer le maintien de ses 56 vieux réacteurs en fonction.

En effet, à supposer qu’EDF trouve miraculeusement de l’argent – il est vrai que le dénommé Macron, ennemi de la population et de l’environnement, et de fait ami de l’atome, est toujours prêt à verser des milliards à EDF, sachant que ce n’est pas lui qui paie mais nous, citoyens de France ! - il faut encore régler quelque « petits » problèmes administratifs.

D’ailleurs, à ce jour, le projet EPR2 est bloqué : selon l’excellent Blast, « l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) exige par exemple que le problème des vibrations, qui fragilisent le circuit d’eau primaire, soit réglé. C’est une nouvelle grosse tuile pour EDF qui n’a à ce jour aucune idée pour la résoudre. »

Par ailleurs, il est très possible, voire probable, que les problèmes de fuites rencontrés en Chine se perpétuent dans l’EPR2. D’autre part, jusqu’à preuve du contraire, Orano (ex-Areva) ne sait toujours pas fabriquer une cuve non défectueuse, et EDF ne sait toujours pas réaliser des soudures correctes, etc. Alors, si l’avenir de l’atome hexagonal est vraiment l’EPR2, alors les antinucléaires peuvent d’ores et déjà sortir le champagne !
Observatoire du nucléaire - www.observatoire-du-nucleaire.org

Mais au passage, qui se remplit les poches aux diverses étapes de la financiarisation du truc ???
L’observatoire du nucléaire


L’Observatoire du Nucléaire

Le démantèlement des centrales : n’être ni pressé… ni pauvre !

Le nucléaire est une énergie de lâches qui se gavent de leur vivant en léguant leurs excréments radioactifs (et les factures associées) aux générations suivantes...

Arrêter définitivement un réacteur nucléaire est une (bonne) chose, le démanteler en est une autre. On rira donc bien en lisant le titre de la dépêche AFP, qui semble s’essayer à l’humour : « le démantèlement de la centrale de Fessenheim est en bonne voie ». Pour un peu, on croirait que l’opération touche à sa fin alors que, officiellement, selon EDF, l’arrivée est prévue pour 2040 !

Mais 2040 est déjà la date prévue pour la fin du démantèlement du réacteur de Brennilis, arrêté depuis… 1985 ! Si le timing est respecté, ce qui n’est jamais le cas dans le nucléaire, il aura donc fallu 55 ans pour démanteler ce tout petit réacteur (70MW de puissance).

A titre de comparaison, la centrale de Fessenheim, arrêtéee seulement depuis un an, comprend deux réacteurs de 900 MW chacun, c’est à dire des mastodontes par rapport à Brennilis : il ne serait pas étonnant qu’il faille à nouveau 50 ans ou plus à EDF pour arriver au bout de ce chantier. Alors quand on lit que l’opération est « en bonne voie »...

Et encore, il faut faut aussi évoquer la question financière : dans un rapport paru en 2005, la Cour des comptes faisait état d’un coût de 482 millions d’euros pour le démantèlement de Brennilis, c’est à dire 20 fois plus qu’estimé en 1985. Ce coût serait maintenant estimé à 850 millions d’euros, soit 35 fois ce qu’annonçait EDF au départ !

Alors il y a de quoi être terrifié par le coût à venir du démantèlement des deux réacteurs de Fessenheim… et des 56 autres réacteurs encore en service ! Et ceci sans oublier la dizaine de réacteurs de première génération arrêtés de longue date (à Chinon, Saint-Laurent, Bugey, etc) et qui attendent leur tour. Le nucléaire est une énergie de lâches qui se gavent de leur vivant en léguant leurs excréments radioactifs (et les factures associées) aux générations suivantes...

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