Comité Écologique Ariégeois

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samedi 19 juillet 2014

Compte - rendu CLCS gravière Denjean du 26 juin 2014 par l’association CEA

Tout le compte-rendu fait par Marcel doit se lire au 2ème degré car cette visite de la gravière Denjean de Saverdun est tout sauf une visite surprise. La présentation du site est évidemment blindée de partout pour paraître écologiquement au point.
Le CEA sait fort bien, par les multiples photos prises depuis plusieurs mois, qu’il n’en est rien. Sous le vernis de terre arable qui recouvrait tout, les matériaux non inertes sont bien présents et ceci pour l’éternité.

Tout est en ordre dans ce vaste chantier présenté par M. Larue, Directeur, à son petit groupe d’ invités durant une visite de terrain puis en salle, à l’occasion de cette seconde CLCS [1] librement organisée par Denjean Ariège granulats. Il montre, explique et répond aux questions.

 Un long tapis roulant a été installé pour emporter les matériaux extraits très loin jusqu’à la trémie puis à la plate-forme de tri-lavage-concassage, afin que le bruit de toute cette activité produise moins de gêne sonore que si cela avait lieu sur le secteur actuel d’extraction.
 D’ailleurs les relevés des sonomètres effectués à grands frais par une société spécialisée n’ont pas indiqué un niveau de bruit particulièrement élevé par rapport au bruit de fond ambiant. Et M. Parro, riverain, déclare que c’est le bruit de la rivière Ariège qu’il entend en continu.
 Les graviers « roulés » sont seulement lavés et calibrés après l’extraction ; ils sont destinés au béton. Les granulats concassés dans les broyeurs servent à la construction des routes. 
 En dépit des précautions prises, Il y aurait parfois encore trop de poussière s’échappant du chantier ? M. Larue reconnaît que la poussière représente en soi une gêne et propose au chef d’exploitation d’arroser l’été les tas de sable concassé, principaux émetteurs de poussière.
 les boues sont récupérées et séchées puis mises dans les remblais inertes hors contact avec l’eau. Les produits de floculation utilisés pour le lavage sont sujets à polémique, reconnaît volontiers M. Larue, mais l’entreprise Denjean n’emploie que des produits conformes aux instructions de la DREAL, alors « c’est l’administration qui autorise les produits qui est responsable ».
A ce propos, nous sommes aussi accompagnés par une animatrice déléguée par l’Union nationale des producteurs de granulats qui nous informe que le syndicat va présenter demain à l’agence de l’eau Adour Garonne les résultats d’une toute récente étude sur les floculants.
 L’activité de la gravière débute par le retrait de la couche de terre arable d’une épaisseur de 40 cm qui est soigneusement mise de côté. Puis on extrait la couche de « matériaux rouges » qu’on met aussi de côté avant d’extraire le gisement de matériaux exploitables d’une épaisseur d’environ 10 m.
 Au fur et à mesure de l’avancée de l’extraction, s’effectue le remblaiement avec des « remblais inertes » car le terme « déchets inertes » est inadéquat. Tout plastique flottant est bloqué par un long boudin flotteur puis il est collecté.
 Chaque camion en provenance de la région toulousaine hors contrôle Denjean, passe d’abord sous la caméra d’un portique qui permet à l’employé de la bascule de visionner le dessus du chargement.
Et si un entrepreneur voulait tromper la vigilance de l’entreprise en dissimulant une cargaison inacceptable ? S’interroge M. Larue. Il répond lui-même : pas de risque car chaque camion déverse le contenu de sa benne par tas qui sont examinés par le chauffeur du chargeur avant de pousser avec l’engin les « remblais inertes » dans l’eau. Si les déchets à refuser (bois, plastiques) sont en petit nombre, ils sont mis dans une benne. Si les déchets à refuser sont en quantité, le camion sera rechargé et repartira vers un centre approprié. Un camion par trimestre est refusé. Il y a une liste des déchets acceptables et les enrobés sont testés. Les goudrons sont permis mais pas les bitumes.
 Les camions de remblais qui arrivent sous le contrôle de Denjean déchargent leur cargaison sur un autre secteur, directement dans l’eau puisque les remblais transportés ont été contrôlés par les employés de l’entreprise Denjean avant leur départ des plates-formes de la ceinture toulousaine pour la gravière de Saverdun.
 Nous demandons à voir la partie de la gravière déjà remblayée et nous y sommes transportés. A vrai dire il n’y a rien d’autre à voir que de la terre parsemée de nombreux gros cailloux arrondis, quelques végétaux et la piste par où accèdent les camions, le tout dominant le plan d’eau.

Ça c’était en août 2013, avant le recouvrement avec de la terre végétale.


 Dans ce secteur extrait de la gravière, sur les « remblais inertes » poussés dans l’eau de la nappe, l’entreprise a déposé une couche de 80cm de terre végétale. Celle-ci est probablement mélangée avec du « rouge » car pour le coup les explications de M. Larue, d’un ouvrier et du chef d’exploitation se contredisent et deviennent quelques peu embrouillées.
Denjean ne vend aucunement la terre végétale en provenance de la gravière de saverdun.
M. Parro, agriculteur riverain, affirme que sur ses terres il ya plus de cailloux que ce qu’on voit ici.
Mieux encore, nous dit M. Larue : il y aura plus épais de terre végétale sur la part des terres restaurées en vue d’être cultivées puisque la terre sera décapée sur 60 % des terrains et sera remise sur le 1/3 de la surface remblayée. Il n’a aucun doute sur la qualité des récoltes futures et nous invite à venir déguster avec lui les salades qui seraient cultivées sur les terres agricoles ainsi restaurées.
 En salle, un powerpoint projeté illustre les propos du Directeur. Nous apprenons que le niveau de la nappe est constant selon les mesures faites gràce aux piézomètres installés en divers points. Les analyses d’eau faites de manière indépendante ne révèlent aucune anomalie. C’est le laboratoire départemental de Haute Garonne qui a été choisi pour les réaliser. Tout cela coûte fort cher à l’entreprise qui s’en remet entièrement au laboratoire pour ces contrôles. Parmi les paramètres d’analyse de l’eau en contact avec les remblais inertes, il y a le paramètre « métaux assimilés » (plomb, mercure…) avec l’indication de seuils à ne pas dépasser.
 M. le directeur insiste sur le fait que l’entreprise Denjean n’a aucun intérêt à ce que la nappe soit polluée par ses activités.
 Au final les gravières contribueront à la biodiversité car les représentants présents de l’association de chasse du Terrefort, déclarent que seront faits sur le plan d’eau des aménagements du type de ceux du « Domaine des Oiseaux » » de Mazéres  : Il y aura un îlot avec des canards.
 Les pourvoyeurs paient 2 à 3 euros la tonne de « remblais inertes » ; C’est peu se lamente M. Larue. Pourtant il dit qu’il n’a pas honte que la quantité remblayée (15 000 tonnes par mois) rapporte à l’entreprise. Les granulats sont vendus 9 euros la tonne.
La commercialisation se fait sur Toulouse. Actuellement il y a une diminution de l’arrivée des remblais en raison de la baisse de l’activité du BTP et de même la vente des granulats fléchit.
 Il n’y aura pas de centrale à béton sur ce chantier.
 M. Larue, à la fin de sa conférence, nous confie qu’ « ils sont plus vigilants qu’il y a une dizaine d’années ».
 La société Denjean s’est résolument engagée dans une charte de bonne conduite environnementale sous le contrôle de l’Union nationale des producteurs de granulats dont on nous remet un superbe dépliant.
L’animatrice déléguée par le syndicat des producteurs nous expose qu’elle a fait procéder à la vérification de plus de cinquante points de l’activité sur la gravière. Elle reconnaît les réels efforts de l’entreprise Denjean tandis que M. Larue avoue modestement qu’il reste encore du chemin à parcourir à l’entreprise pour parvenir à l’excellence en la matière…



[1Commission Locale de Concertation et de Suivi

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