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samedi 12 octobre 2013

Gel du projet

ANTENNE RELAIS DE TÉLÉPHONIE MOBILE DU POUECH À MOULIS

OU DE LA NÉCESSITÉ DE YOU-TUBE AU FOND DES BOIS*

Face à la large mobilisation des habitants de la commune de Moulis, grâce à l’association « Moulis Nature Santé », l’opérateur Bouygues a décidé de geler le projet de l’antenne du Pouech.
Une belle victoire pour une association créée à toute vitesse et qui a tout de suite pris conscience que ce combat concernait bien plus que le seul magnifique petit village du Pouech.
Ils ont reçu l’aide précieuse et très efficace des « Robins des Toits » en la personne d’une « robine » électrosensible et hyper compétente sur le sujet (al.robindestoits@ymail.com) ; impressionnante !

Dans le sous-titre :*expression empruntée à un participant à la réunion d’information du 10 octobre 2013 à Moulis.

Les projets se cachent parfois dans les détails

C’est par une simple demande pour faire passer une ligne électrique sur la parcelle d’un particulier que le projet a été découvert. L’affichage en mairie et sur les lieux semble avoir été fait mais personne ne l’a vu. Quand les plus proches habitants ont commencé par s’organiser, les délais pour intervenir administrativement étaient passés.

C’est à ce moment que nous avons été contactés. Très peu habitué jusqu’à présent à ce type de problèmes et un peu trop occupés par d’autre sujets, nous avons choisi de les accompagner. Plus pour apprendre nous-mêmes et conscient que ce type de problèmes allait apparaître un peu partout en Ariège dans un avenir proche. À Saurat ça a déjà été le cas et la mobilisation a porté ses fruits : l’antenne a été érigée à un endroit moins sensible qu’initialement prévu.
L’idée est que le site du CEA pourrait servir de relais (sans antenne) entre les groupes ayant déjà une expérience et ceux qui se trouveraient nouvellement confrontés à un projet d’antenne.

L’Antenne ou le mouton (ou la bougie), toujours la même alternative éculée

Visiblement mal à l’aise, le maire de Moulis justifiait l’antenne par le souci de développer le territoire et l’économie locale. L’équité d’accès aux nouvelles technologies entre ses administrés est également un choix important pour lui. C’est plutôt sympathique.
Sauf que le déploiement de ces nouvelles technologies oblige des personnes électrosensibles présentes sur sa commune de fuir les nuisances insupportables pour elles, de zones blanches couvertes par les réseaux vers d’autres zones en sursis de couverture.
Le vivant est visiblement plus ou moins sensible aux ondes électromagnétiques. Bien que les ondes électromagnétiques irrégulières et chaotiques aient toujours existé dans l’univers, les ondes à fréquence stable, pulsées n’existent que depuis peu, inventées par l’homme. Le vivant n’a pas eu l’occasion d’inventer des stratégies de protection.

L’électrosensibilité, longtemps reléguée au statut de psychosomatique, est bel et bien une réalité : terrible pour ceux qui la subissent . Des zones refuges devraient leur être réservées. Pas seulement dans la « brousse » mais à proximité des villes, voire des quartiers urbains. Pour les handicapés moteurs il y a eu plein d’aménagements. Ce qui a été un progrès. A quand un même intérêt pour les électrosensibles...Notre frénésie de communicabilité, souvent bien futile, devrait s’arrêter devant leur souffrance ; au moins par endroits.
Et les animaux sauvages, protégés ou pas, là dedans ? Eh ben, personne ne leur a demandé. Juste un indice : un plateau d’œufs avec un portable allumé posé dessus mis en couveuse montre que les œufs dans la zone de rayonnement de l’antenne meurent avant leur éclosion.
Les oiseaux sauvages pondent bien des œufs, oui ou non ? Protégés ou non, à coté d’une antenne ou ailleurs. Tiens, un beau sujet de recherche pour le CNRS de Moulis. Sauf que ce ne seront pas les opérateurs qui vont financer ça.

Une solution raisonnable existe !

Contrairement au milieu urbain, une antenne en zone de montagne à faible densité de population est largement suffisante pour communiquer avec les quelques portables présents dans son rayon d’action au même instant.
Malgré les directives européennes exigeant la libre concurrence et imposant aux opérateurs d’être propriétaires des réseaux techniques de communication, le bon sens serait de mutualiser un seul réseau d’antennes relais parmi les opérateurs .
Aujourd’hui le réseau des antennes SFR semble couvrir assez bien la zone de Moulis, Engomer et Castillon.

Une autre évidence est qu’il est inutile de vouloir à tout prix couvrir les zones desservies par les réseaux filaires (lignes téléphoniques).
Le Conseil Général a beaucoup investi pour rendre plus performants les réseaux filaires avec des fibres optiques enterrées. Il est un peu aberrant de saboter cet effort par une offre similaire mais passant par une technologie parallèle et qui s’avère être dangereuse pour notre santé.

L’utilité (et encore bien dangereuse) du portable est de pouvoir communiquer là où le « fixe » n’existe pas. Par respect pour les gens souffrant d’électrosensibilité (et les autres aussi) il est impératif de préserver des micro-ondes, les zones bien desservies par la technique du filaire.
Par un choix judicieux de l’emplacement de l’antenne-relais, les zones habitées peuvent être mises à l’abri sans être coupées du monde grâce aux lignes téléphoniques modernisées.

On n’est pas obligé aujourd’hui de tuer un mouton pour pouvoir écrire au préfet sur un parchemin avec une plume d’oie pour dire nos désaccords.

Le CEA se retrouve là bien loin des petites fleurs, des petits oiseaux à protéger. (On ne fait pas que ça d’ailleurs)
Mais nous sommes persuadés que là où la « petite » bête est respectée, la « grande » que nous sommes le sera aussi.


Voir en ligne : Robin des toits


Dans le fond, ça les arrange.

En achetant des licences, les opérateurs s’étaient engagés à couvrir la plus grande partie du territoire.
Mais ici ce n’est pas rentable leur truc .
Avec une belle mobilisation comme à Moulis ou à Saurat ils peuvent toujours prétexter qu’ils ont bien voulu mais que ça n’a pas été possible . L’État passe l’éponge.
Le prétexte de Bouygues à la réunion de Moulis pour justifier l’abandon du projet du Pouech était qu’ils préfèrent investir dans la 4G en milieu urbain (nettement plus rentable) que dans la cambrousse.
Ils ont une « obligation forte » de couvrir tout le territoire à l’échéance de 15 ans avec la 4G ;
Dans 15 ans, la 4G ça sera comme le parchemin et la plume d’oie maintenant ; obsolète.

Donc, et c’est presque rassurant, en se mobilisant rapidement et massivement contre ces projets d’antennes il y a de bonnes chances que nous puissions limiter les dégâts.
Bonne chance !

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